En Haute-Savoie, sept décrocheurs d'un portrait de Macron attendent leur jugement pour "vols en réunion". Lundi, le tribunal de grande instance de Lyon a relaxé deux militants écologistes qui avaient plaidé "l'état de nécessité". Si chaque cas est différent, l'objectif est commun.
C'était le 8 mars dernier, sept décrocheurs "empruntaient", comme ils disent, le portrait du président de la République dans quatre communes du pays du mont Blanc. Une action non-violente mais engagée pour le climat disent-ils, dans une vallée de l'Arve que l'on sait polluée depuis de nombreuses années.
"Toutes les voies traditionnelles étaient épuisées dans le sens où on voit que les marches, les pétitions ça ne marche pas, estime Nicolas Orsier, militant au sein de l'« Association non violente ANV COP 21 ». Pour nous, il faut passer à la désobéissance civile non violente. C'est un levier essentiel pour faire bouger les lignes à l'heure actuelle."
Nicolas s'est retrouvé avec six autres citoyens appelés à comparaître le 27 juin dernier devant le tribunal de Bonneville pour "vols en réunion". Le jugement a été reporté au 17 octobre prochain. A quelques semaines de leur procès, les citoyens haut-savoyards préparent leur défense et la mobilisation qui va avec.
"Un gros souci de communication"
La relaxe de deux de leurs collègues à Lyon est pour eux une décision historique mais qu'ils n'espèrent pas unique. "C'est une victoire, on ne peut pas se le cacher, même si c'est relatif dans le sens où on aimerait plus que la victoire soit une baisse des émissions de gaz à effet de serre", reprend le militant.
Contrairement aux décrocheurs de Lyon, les quatre mairies de Haute-Savoie concernées ont porté plainte. "Il y a quand même un gros souci de communication avec les mairies et on trouve ça dommage parce qu'on a des solutions et eux, ils ont les moyens de les mettre en place, ajoute Ludivine Thiburs, militante dans le même collectif. On aimerait pouvoir en parler avec eux, mais ils sont assez réticents. On a l'impression de passer pour des terroristes."
Les sept activistes haut-savoyards vont profiter de cette situation pour poursuivre leur devoir de vigilance critique dans l'un des départements aux pics de pollution les plus importants de France.