"On vit depuis quatre jours sur un rond-point" : bloquée en Ukraine, une association de scouts de Haute-Savoie appelle à l'aide

Six membres de l'Entraide internationale des Scouts de Cluses (Haute-Savoie), partis en mission humanitaire en Ukraine, sont bloqués depuis le vendredi 26 mai à la frontière avec la Pologne. Ce blocage, d'ordre administratif, pourrait durer encore plusieurs jours dans ce pays en guerre.

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"Ça fait quatre jours que nous vivons sur un rond-point. On nous annonce qu'on pourrait rester bloqués encore plusieurs jours et on ne sait pas pourquoi", déplore Dominique Serasset, président de l'Entraide internationale des Scouts de Cluses, basée en Haute-Savoie.

Dominique Serasset et cinq autres bénévoles sont partis il y a une dizaine de jours à bord d'un convoi humanitaire en direction de l'Ukraine. L'objectif : délivrer près de 40 tonnes de matériels et de denrées alimentaires à un hôpital militaire, ainsi qu'à un monastère de Berdytchiv, situé à près de 200 km à l'ouest de Kiev.

"Tout s'est bien déroulé. Nous avons pu décharger notre livraison, et nous avons pu visiter un camp de réfugiés. Nous avons ensuite repris la route, vendredi, vers la frontière avec la Pologne et c'est là que ça s'est compliqué", explique Dominique Serasset.

Pas d'autorisation de Kiev

Au poste de douane, les gardes-frontières ont refusé le passage des trois camions. Pour cause : les bénévoles de l'Entraide internationale des Scouts de Cluses ne figureraient pas sur le registre des organisations autorisées à passer par les lignes humanitaires.

Nous avons essayé d'appeler l'ambassade de France en Ukraine, mais nous n'avons jamais obtenu de réponse.

Dominique Serasset, président de l'Entraide internationale des Scouts de Cluses.

"C'est effarant, notre mission a été remplie. Les gardes-frontières sont conscients de notre situation, ils savent que nous sommes un convoi humanitaire, mais ils nous expliquent qu'il leur faut une autorisation de la part de Kiev pour nous laisser passer", poursuit le président de l'association. "Nous avons essayé d'appeler l'ambassade de France en Ukraine, mais nous n'avons jamais obtenu de réponse. Nous avons contacté le ministère des Affaires étrangères, qui nous a répondu que notre cas allait être étudié par voie diplomatique."

Bloqués jusqu'au 6 juin ?

Mais en attendant, le convoi pourrait rester encore plusieurs jours sur place : "Dans un premier temps, on nous avait dit que l'on pourrait passer le 1er juin. Mais cette date a été repoussée à plusieurs reprises. Ce matin, on nous a dit que ce sera le 6 juin... D'ici là, ça va être encore retardé, craint-il avant de rendre compte des conditions sommaires des bénévoles : Pour les douches, c'est assez compliqué, on essaye de se débrouiller. Puis, nous dormons dans nos camions à plusieurs."

L'association veut alerter sur sa situation : "Il faut vraiment qu'on arrive à rentrer. Un de nos chauffeurs a des problèmes cardiaques et sera bientôt à court de traitement. L'un de nous est encore un actif, il doit rentrer travailler."

Ce n'est pourtant pas la première fois que l'association vient en aide à l'Ukraine : "Lors des cinq premiers convois depuis le début de la guerre, on déposait nos livraisons à la frontière et une autre organisation venait la chercher. Mais cette fois-ci, nous avons décidé de rentrer sur le territoire ukrainien pour être sûrs que les livraisons soient bien remises", notamment à cause des problèmes de corruption, explique Dominique Serasset.

"Cela fait près de 30 ans qu'on organise des convois humanitaires à l'international. En Ukraine, cela fait près de 20 ans, rend compte le président de l'association. C'est la première fois que ça nous arrive."

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