En 40 ans d'expéditions, dont 20 passées dans l'Himalaya, Olivier Föllmi a photographié les peuples les plus reculés de la planète. Ses 35 livres ont été tirés à plus d'un million et demi d'exemplaires. Rencontre d'un amoureux du monde et des hommes, dans son berceau du Mont-Salève, en Haute-Savoie.
Ce jour de novembre, la crête du Mont-Sion se découvre in extremis sur la mer de nuages face au Mont-Blanc. Olivier Föllmi est dans son jardin.
Enfant du Salève, il est très tôt fasciné par "Tintin au Tibet", puis par les récits des grands explorateurs, notamment les pionniers des expéditions himalayennes.
En 1976, à seulement 17 ans, c'est déjà un grimpeur confirmé. Il veut devenir guide de haute-montagne. Olivier Föllmi est invité à participer à une expédition suisse d'alpinisme, en Afghanistan.
Il décide alors de partir seul, en éclaireur, un mois avant les autres, à la découverte de cette montagne qui le fait tant rêver. A pied, à cheval, en camion, peu importe.
C'est un véritable voyage initiatique qui va changer son destin. Olivier Föllmi ne pourra plus s'empêcher de parcourir le monde désormais.
C'est ainsi qu'il va explorer l'Himalaya pendant vingt années. Et découvrir le bouddhisme. J'ai trouvé là-bas "la beauté de l'homme dans toute sa splendeur, l'archétype de l'homme bon".
Olivier Föllmi tombe amoureux de la vallée indienne du Zanskar.
A 3 500 mètres d'altitude, des paysages à couper le souffle, mais pas seulement. Des histoires de vie incroyables aussi.
Olivier et sa femme Danielle se lient ainsi d'amitié avec la famille de Mopti et Dolma, deux enfants qu'ils parraineront pour leur permettre d'aller à l'école.
L'hiver, pour rejoindre le pensionnat, Mopti et Dolma doivent parcourir le fleuve gelé pendant plusieurs semaines. C'est l'unique accès à la vallée voisine du Ladakh. Par moins 30 degrés.
Ces photos lui vaudront le World Press Photo en 1989. Olivier et Danielle adopteront deux autres enfants, et fonderont l'association HOPE pour l'éducation.
Olivier va arpenter les continents, travailler pour les plus grands magazines, Life, Paris Match, National Geographic, et publier des dizaines d'ouvrages, sans jamais se départir de son regard humaniste.
40 ans après son premier voyage, Olivier Föllmi retourne au Zanskar enseigner la photo à ce peuple... qui l'a fait devenir photographe.