Le snooc est un sport d'hiver encore méconnu, né en France en 2016. Mélangeant luge et ski de fond, cette activité hybride se veut accessible à toutes et tous, même si elle nécessite un peu d'entraînement et surtout d'équilibre ! On vous en dit plus sur ce sport insolite, qui s'invite peu à peu en Franche-Comté.
"Respirez, détendez-vous... Et surtout regardez toujours vers là où vous voulez aller." Malgré les conseils avisés de sa monitrice, Alexis en est à sa dixième chute. "Au moins !"
Le jeune homme de 26 ans a été entraîné dans un week-end à la neige par ses cousins, grands habitués de la station du Ballon d'Alsace, située dans le département du Territoire de Belfort. Mais contrairement à sa famille, Alexis n'avait encore jamais eu l'occasion de s'essayer aux joies des sports d'hiver. Alors pour commencer, la joyeuse bande a décidé de s'attaquer à une activité réputée plus abordable : le snooc.
► À LIRE AUSSI : Biathlon : le relais d’Hochfilzen finit par échapper à Lou Jeanmonnot et aux françaises
En quoi ça consiste ?
Ce drôle de nom ne vous dit rien ? Pas d'inquiétude, c'est plutôt normal. Ce sport peu commun, inventé en France en 2016, n'a pas encore fait son arrivée dans toutes les stations de sports d'hiver. Au ballon d'Alsace, le snooc est d'ailleurs la grande nouveauté de cette saison.
Pour expliquer un peu en quoi consiste ce nouveau sport de glisse, Anthony Claide, moniteur de ski au ballon d'Alsace, tente la comparaison : "C'est à la fois une luge, des skis... Et en même temps aucun des deux." Mais alors... Qu'est-ce que c'est ?
Je dirais que c'est plutôt un engin modulable, dont on peut se servir soit en descente, soit pour faire du ski de randonnée.
Anthony Claide, moniteur de ski
Plus proche du sol que le ski, les sensations apportées par le snooc sont similaires à celles du karting. Selon Valentin, qui pratique ce sport pour la première fois : "Ce n'est pas trop compliqué, mais on peut quand même aller assez vite. Franchement, c'est validé !"
Comment ça fonctionne ?
Si regarder des "snoockeurs" dévaler les pistes assis sur leur fausse luge, qui a tendance à tomber et provoquer de belles chutes, peut faire sourire, cette activité de plein air a plus d'un tour dans son sac.
Armés de leur snooc, les amoureux de la neige peuvent à la fois descendre les pistes ou opter pour la version ski, qui permet de remonter les pentes, sur le même principe que le ski de randonnée. "Tout ce qu'il y a à faire c'est de le monter différemment", s'enthousiasme Anthony Claide qui a déjà adopté ce sport.
Lorsque le snooc est équipé en mode descente, il suffit de s'installer sur le siège, positionné sur les skis plaqués l'un au-dessus de l'autre, créant un seul et unique support. Ne reste plus qu'à accrocher la sangle qui relie l'engin à son propriétaire, pour ne pas risquer de laisser le snooc dévaler la pente, et de devoir finir la descente sur les fesses.
Pour la version randonnée, il suffit d'enlever le siège, que l'on peut glisser dans son sac à dos, et de coller des "peaux" en dessous des skis. Dernière étape de cette courte installation : engager ses pieds dans les skis. Vous voilà désormais parés pour une promenade dans la neige pour le moins innovante. L'avantage avec le snooc en mode "montée" ? Comme l'explique Anthony Claid, "de simples chaussures de montagne suffisent, pas besoin de chaussures de ski".
► À LIRE AUSSI : Ski : ouverture partielle de la station La Cernay Blanche, les bénévoles pleins d'espoir pour cette saison
À qui ça s'adresse ?
Tous les professionnels s'accordent à dire que le snooc est l'un des sports d'hiver les plus abordables. Et pour cause : la première intention du créateur de cette luge-ski était d'ouvrir la pratique des sports de montagne au plus grand nombre. "Qu'on puisse glisser, se faire plaisir avec de la vitesse, sans être forcément skieur", précise Anthony Claid.
Le créateur s'est rendu compte que lorsqu'il proposait des sorties en famille ou entre amis, les raquettes ne plaisaient pas à tout le monde, et le ski de randonnée nécessite un bon niveau. Il a donc créé cet engin hybride.
Anthony Claid
Globalement, au bout de quelques heures d'entraînement, le snooc n'a plus de secret pour ses adeptes. Le moniteur du Ballon d'Alsace conseille tout de même cette activité aux enfants âgés de 9 ans minimum et aux adultes ayant "un minimum de condition physique". Sans nécessiter d'endurance, le snooc requiert tout de même de l'équilibre pour pouvoir glisser sans chuter.
Malgré tout, certains ont un peu plus de mal. Alexis, après deux heures sur les pistes, commence seulement à prendre le pas. "Ça va de mieux en mieux, il faut juste que je ne lâche rien. Mais je crois que j'ai trouvé la technique." Son secret : tendre les bras, garder les pieds au sol, mais ne surtout pas poser sa pointe de pieds au risque de perdre l'équilibre et de finir le nez dans la poudreuse.