Le patron de la Compagnie des Alpes, Dominique Marcel, s'est inquiété vendredi de la fermeture prolongée des remontées mécaniques. Il juge vital que le ski reprenne pour les vacances de février.
Après l'amertume, l'inquiétude. Les professionnels de la montagne ont appris jeudi que les remontées mécaniques ne rouvriraient pas avant février à cause d'une situation sanitaire incertaine. Pour le PDG de la Compagnie des Alpes, Dominique Marcel, ouvrir les stations de ski pour les vacances de février est "une question de vie ou de mort pour un certain nombre d'acteurs", a-t-il déclaré sur BFM Business vendredi 8 janvier.
"Si on n'ouvre pas en février, il faut regarder la réalité en face, la saison est terminée, des stations vont avoir de vrais problèmes d'existence", a-t-il ajouté. La Compagnie des Alpes exploite dix domaines skiables dont Tignes, les Deux Alpes ou encore Val d'Isère. "Il faut de la visibilité pour que les gens puissent réserver suffisamment à l'avance" pour les vacances de février. Une période qui représente "40% voire davantage du chiffre d'affaires", selon Dominique Marcel qui s'est dit dans "une situation très difficile d'anxiété", tout en espérant "une décision rapide".
"Nos réservations, qui étaient déjà plus faibles chaque semaine, diminuent", a-t-il regretté. "On est dans des espaces ouverts", sans "restaurants" ni "discothèques", a-t-il fait valoir, avançant qu'on ne risquait "pas plus" d'être contaminés par le Covid-19 dans les stations de ski que "dans les centres commerciaux" ou "dans le métro".
La réouverture des stations de ski, "une question de vie ou de mort pour un certain nombre d'acteurs" selon Dominique Marcel, PDG de la Compagnie des Alpes
— BFM Business (@bfmbusiness) January 8, 2021
?@chrisjaku, Sandra Gandoin, @CieDesAlpes pic.twitter.com/wM8nTOai1N
Saison déjà amputée
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu'un point serait fait avec les professionnels de la montagne le 20 janvier pour étudier une éventuelle réouverture des remontées mécaniques début février, jugeant "prématuré de prendre une décision aujourd'hui, compte tenu des incertitudes sanitaires qui demeurent".
Le chef du gouvernement a dit comprendre "l'inquiétude des élus et des professionnels de la montagne", alors que la saison d'hiver est "vitale pour ces territoires". Pour les stations de ski, déjà privées de remontées mécaniques en décembre, mois qui représente 25% de leur activité annuelle, "les conditions d'une reprise à compter de début février seront concertées avec les représentants de ces secteurs", a annoncé Jean Castex.
L'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM) a d'ores et déjà demandé "une ouverture des remontées mécaniques au plus vite pour éviter une catastrophe économique et sociale qui concernera tous les territoires de montagne". Dans un premier bilan d'étape de la saison, les professionnels de la montagne ont fait état cette semaine d'un taux d'occupation en "chute libre", évoquant la perte de chiffre d'affaires de l'ensemble de la filière à 1,5 milliard d'euros sur les deux semaines des congés de Noël.