Surfréquentation au refuge du Goûter? Besoin de contrôler l'accès au Mont-Blanc? Notre reportage.

Reportage dans le refuge du Goûter, alors que le Maire de Saint-Gervais et la fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM) demandent une nouvelle réglementation quant à l'ascension du Mont-Blanc (Haute-Savoie), face aux alpinistes "touristes" qui montent sans réservation au refuge.

"Trop c’est trop !", s’emporte le vice-président de la fédération française des clubs alpins et de montagne (FCCAM). Raymond Courtial n’en peut plus des alpinistes qui, au milieu de leur ascension du Mont-Blanc, frappent à la porte du Refuge du Goûter à 3.835 mètres d’altitude sans avoir préalablement réservé sur internet. Le phénomène serait "en nette progression par rapport à 2013", alors que le refuge affiche tous les jours complet.

Jeudi 31 juillet, une trentaine d'alpinistes se sont ainsi présentés sans réservation. "On ne peut pas les laisser dehors, il y aurait non-assistance à personne en danger, explique Raymond Courtial. Mais ça pose des problèmes de sécurité, ils doivent stationner dans l'entrée, et certains font le forcing pour accéder aux différents services du refuge".

"C’est justement pour éviter ce genre de chose que l’on a informatisé le système, mis à jour en temps réel", souligne la FFCAM, qui demande donc que "les règles soient mieux respectées par les alpinistes". Des places se libèrent souvent dans les trois derniers jours et sont prises d'assaut dans les dernières 24 heures. "S'ils n'ont pas de place, les gens doivent être responsables et décaler leur ascension", estime Raymond Courtial.

Notre reportage : la situation est-elle si grave ?


Samedi 16 août, nous mettons à jour cet article pour y apporter de nouveaux éléments. Nos reporters sont montés dans le fameux refuge du Goûter, pour deux principales raisons : vous montrer de quoi l'on parle ; et laisser les acteurs de terrain, c'est-à-dire le personnel du refuge, expliquer la situation.

Intervenants : Guillaume Mardon, guide haute-montagne (Terres d'Aventures) ; Pascal Vagne, guide haute-montagne indépendant ; alpiniste anglais ; Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais.

Si problème existe bien, il est relativisé par certains des premiers concernés. Soulignons d'ailleurs que la salle pour le matériel est toujours ouverte, permettant à tout alpiniste de se réfugier en cas de besoin, et que des toilettes ont été installés à l’extérieur. La porte menant ensuite à l'intérieur du refuge, elle, est tout simplement fermée à clé. De quoi minimiser les problèmes de sécurité.

Des contrôles de gendarmerie avant l'ascension ?


Néanmoins, comme vous l'avez vu dans le reportage, le maire de Saint-Gervais voudrait mieux contrôler les réservations en aval, avant l'ascension, auprès de tous les alpinistes candidats. Et il n'est pas le seul.

"Il faut mieux maîtriser l'accès au Mont-Blanc, mais cela ne nous appartient pas", confie le vice-président de la FFCAM. La fédération demande donc "l'ouverture rapide d'une concertation" sur ce sujet.

Principale piste : des contrôles de gendarmerie. Ils existent déjà à Tête Rousse, mais seulement pour vérifier que les alpinistes n'emmènent pas du matériel de camping, interdit sur le Mont-Blanc. Sans l'assumer explicitement, la FFCAM ne serait pas contre une amplification de ces contrôles : il s'agirait de vérifier que les alpinistes ont une solution pour dormir, notamment une réservation au refuge (solution choisie par 90% des alpinistes).

L'idée fera grincer des dents. Et si Raymond Courtial assure ne pas chercher à "éluder la question", il renvoie à la nécessaire "concertation", suivie d'une "décision de l'Etat, au moins au niveau du département."

Rouvrir l'ancien refuge du Goûter ?


L’autre piste - qui est complémentaire selon le Maire de Saint-Gervais - serait de rouvrir l’ancien refuge du Goûter.

Légalement, il doit être démoli : c'était une condition pour la construction du nouveau refuge. Mais la FFCAM a déjà obtenu de Ségolène Royal, ministre de l’environnement, que la partie récente du site soit sauvegardée ^pour en faire un "volume de recueil" où se réfugient les résidents pendant quelques heures en cas d'incident dans le nouveau refuge). Alors pourquoi ne pas sauvegarder, aussi, la partie ancienne, cette fois pour y mettre des lits complémentaires ? Ce serait toujours une trentaine de places de gagnées.

En tout cas, le Maire de Saint-Gervais a ouvert un groupe facebook pour soutenir l’idée qu’il faut sauvegarder ce bâtiment, au moins pour l'Histoire.
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