Le 13 ème livre de Mademoiselle Caroline, dessinatrice de bande dessinée installée en Haute-Savoie est co-signé avec sa comparse et complice de régimes et rondeurs, Mathou. "A volonté, tu t'es vue quand tu manges ?" conte la vie de deux rondes au pays de la grossophobie. Pour rire et réfléchir.
Mademoiselle Caroline est une autrice de bande dessinée qui, depuis quelques années, a choisi d'abandonner la capitale pour s'installer avec mari et enfants dans les Alpes au-dessus de Thônes en Haute-Savoie.Artiste particulièrement féconde, elle raconte au fil de ses albums les tribulations d'une dessinatrice, d'une femme, d'une maman avec un ton sucré-salé pour dire ses petits bonheurs, le sourire en coin et ses chagrins tout en pudeur. Ne vous fiez pas à ces dessins allègres et pétillants, ou plutôt si, laissez-vous embarquer par ces croquis charmants qui tracent au laser nos instantanés de vie. Sans se prendre au sérieux, l'air de rien, Mademoiselle Caroline raconte la différence, la dépression, les petites et grandes galères de la vie et parce qu'un dessin percute plus qu'un discours, elle nous tend aussi bien un miroir sur nos fêlures qu'un guide pour comprendre l'autre dans sa différence et l'accepter.
Après une année particulièrement fertile, (Adoleschiante en collaboration avec Marie Donzelle, La Lose, carnet d'aventure ordinaire), son dernier opus A volonté publié aux éditions Delcourt est un livre dessiné imaginé, scénarisé à quatre mains avec une autre gironde, la dessinatrice Mathou.
Les deux complices copines de combat et de régimes nous racontent la journée type d'une grosse avec toutes ces petites phrases : "Avortez", "Il va falloir faire un autre sport, votre fille n'est pas assez gracieuse pour la danse", "On ne va pas avoir votre taille en rayon", "T'as de la chance d'être grosse, au moins t'existes" jetées à la figure qui construisent et confortent le dénigrement et la grossophobie, c'est à dire la peur ou la haine des gros.
La préface est signée de Gabrielle Deydier qui a raconté son parcours dans le livre " On ne naît pas grosse" et le film : " On achève bien les gros"."Si la grossophobie est de plus en plus dénoncée et trouve aujourd'hui sa définition dans le dictionnaire,elle n'en reste pas moins une sorte de monstre à plusieurs têtes qu'il faut combattre." nous dit-elle.
Écrire à quatre mains, c'est compliqué ?
Écrire et dessiner tout un livre ensemble, comment ça marche ? "C'est très simple, comme un jeu, explique Mademoiselle Caroline : l'une commence une page avec les décors, la couleur et l'autre se cale dans la suite et la complète". "Un kif ! s'enthousiasme Mathou. Quand on reçoit les planches à compléter, c'est comme si c'était Noël !"
Écrire sur la grossophobie, ça aide ?
"Pas forcément et même pas du tout ", répondent sans détour nos autrices. "On aurait bien aimé vous proposer une happy end mais ce n'est pas un ouvrage de développement personnel, en revanche ça pose les choses, c'est dit". Et les comparses de terminer malgré tout par un " Bisous" consolateur et bienveillant.
Mademoiselle Caroline co-signe son dernier livre avec Mathou : "A volonté" raconte la vie de deux rondes en pays grossophobe