Trois cloches ont été coulées ce jeudi à la fonderie Paccard à Sévrier, en Haute-Savoie. Elles sont destinées à une église lyonnaise qui va étoffer son carillon grâce à un budget participatif lancé par des habitants.
Le four a chauffé pendant 5 heures pour atteindre une température de près de 1 200 °C. De quoi faire fondre un alliage très précis : du bronze, composé de cuivre et d'étain. Le métal en fusion est délicatement extrait du four, dans son creuset, pour en retirer toute trace d’impureté ainsi que les bulles qui pourraient se former.
Mais il faut faire vite pour remplir les trois moules avant que l'alliage ne refroidisse. Des manœuvres parfaitement maîtrisées par les fondeurs, rompus à l'exercice. "Ces gestes, on les répète toutes les semaines. On sait qui fait quoi et à quel moment donc il n'y a pas de risque de projection du métal parce qu'on sait ce qu'on fait", assure Robin Picard, fondeur chez Paccard à Sévrier, en Haute-Savoie.
Les trois moules imposants, créés sur mesure, sont remplis l’un après l’autre grâce au savoir-faire de l'entreprise familiale créée en 1796, devenue référence mondiale en matière de carillons. Sur chacune des cloches, des écritures et des symboles seront rajoutés avant leur livraison à l'église Saint-Pierre de Vaise, à Lyon.
Do dièse, mi et fa
A l’origine de ce projet, il y a Élisabeth Bandin. Membre du conseil de quartier et passionnée de patrimoine, elle a lancé l’idée à la mairie de Lyon avec un budget participatif. "Ça a été un peu compliqué, un peu sinueux mais quand on voit que ça se réalise, ça fait chaud au cœur", sourit-elle. "Ça permet de redynamiser le quartier de Vaise, de faire connaître le patrimoine."
Le carillon de l’église Saint-Pierre de Vaise disposait déjà de 12 cloches. Il y en aura donc 15 car il lui manquait trois notes : le do dièse, le mi et le fa. Des sonorités déterminées par la taille des cloches et leur épaisseur. Bientôt, de nouveaux concerts seront organisés avec une palette sonore élargie.
"Le carillon est un super haut-parleur. On s'amuse à jouer de la musique populaire, de Lady Gaga à Freddy Mercury. On s'amuse avec l'instrument", explique Charles Dairay, carillonneur officiel de la ville de Lyon, qui tenait à être présent pour le fondage des cloches.
"C'est toujours émouvant la création d'un instrument. J'ai déjà hâte de pouvoir tinter ces cloches", s'empresse-t-il. Il faudra d'abord installer les nouvelles cloches du carillon de Vaise avant de les entendre tinter, dès le 11 octobre prochain.