Il neige du plastique dans les Alpes, révèle une étude (et les risques sanitaires restent inconnus)

Des scientifiques suisses et allemands révèlent dans une étude publiée mercredi 14 août que la neige tombant dans les Alpes contient des particules microplastiques. Ils recommandent de mener d'urgence des recherches sur les risques sanitaires.

Les flocons de neige qui tombent dans les Alpes contiennent de minuscules particules de plastique, transportées par le vent puis déversées par la neige. Une étude publiée mercredi 14 août révèle ces résultats inédits et recommande des recherches urgentes pour évaluer les risques sanitaires qui demeurent inconnus.

D'où viennent ces particules de plastique présentes en infime quantité sur les pistes de ski et dans la montagne ? Nous savions déjà que des millions de tonnes de déchets plastiques se déplacent dans les rivières et les océans, où ils se décomposent progressivement en plus petits fragments sous l'action des vagues et des rayons ultraviolets du soleil. 

Mais cette étude démontre que les particules microplastiques peuvent également être transportées sur de grandes distances dans l'atmosphère. Longs de moins de cinq millimètres, ces débris sont ensuite déversés loin de leur lieu d'origine par les précipitations, en particulier la neige, révèlent des scientifiques de l'Institut allemand Alfred Wegener et de l'Institut suisse de recherche sur la neige et les avalanches.
  

Recherches sanitaires urgentes


"Il est évident que la majeure partie des microplastiques présents dans la neige provient de l'air", explique Melanie Bergmann, auteure principale de l'article publié dans la revue américaine Science Advances. La scientifique et ses collègues ont utilisé une technique d'imagerie infrarouge pour analyser des échantillons prélevés entre 2015 et 2017 sur de la glace flottante dans le détroit de Fram, au large du Groenland, où la neige contient également des particules de plastique.
 
Ils les ont ensuite comparés à des échantillons prélevés dans les Alpes suisses reculées et à Brême, dans le nord-ouest de l'Allemagne. Les concentrations de microparticules dans l'Arctique étaient significativement plus faibles que dans les sites européens, mais toujours importantes. 

Melanie Bergmann a précisé que peu de travaux avaient été réalisés pour déterminer les effets de l'exposition à ces particules. "Une fois que nous avons déterminé que de grandes quantités de microplastiques peuvent également être transportées par voie aérienne, la question se pose naturellement de savoir si et dans quelle mesure nous les inhalons", a-t-elle dit, soulignant la nécessité de mener d'urgence des recherches sur les effets sur la santé humaine et animale. 

 
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