Le rude affrontement entre Philippe Meirieu et Thierry Baillard pour la conquête de la 1ère circonscription du Rhône a pris lors du week-end de Pentecôte une nouvelle dimension : Un huissier est intervenu à la permanence du candidat soutenu par Gérard Collomb pour une «sommation interpellative »
Constat d'huissier
Philippe Meirieu, candidat officiellement investi par le Parti Socialiste dans le cadre d’un accord pré-électoral avec Europe Ecologie-Les Verts a donc mandaté vendredi un huissier pour constater l’usage du logo du PS et du slogan « Donnons un majorité au changement» par son adversaire. Des éléments de nature selon lui à semer la confusion de l’électeur le jour du scrutin.
Ph. Meirieu se défend de vouloir judiciariser la campagne électorale mais dit vouloir par cet acte d’huissier « mettre chacun devant ses responsabilités».
«Je n’entends donner aucune suite pour le moment» dit-il en rajoutant : «pour ce qui me concerne». « Cela pourrait néanmoins avoir une incidence pour le Parti Socialiste, précise-t-il, puisqu’il est propriétaire de son logo».
La commission officielle de Propagande a elle aussi été saisie. La commission a simplement pris note de ces observations. Elle a répondu qu’il ne lui appartenait pas de statuer sur l’utilisation des logos politiques qui figure sur les professions de foi.
« Acte sans valeur »
Mardi matin (29 Mai), c’est donc au tour de Thierry Braillard de tenir une conférence de presse à laquelle participe le sénateur maire de Lyon.
Pour expliquer qu’ » il ne se laissera pas intimider par qui que ce soit » et que cet acte d’huissier est « sans valeur ».
Entouré de Gérard Collomb et de nombreux élus socialistes et verts de la circonscription, le candidat investi par le Parti radical de gauche réaffirme sa légitimité .Il est, lui aussi, « le candidat du PS, des écologistes et des centristes».
« Je me suis présenté en 1993 et en 2007 dans cette circonscription et depuis, dit–il je n’ai jamais quitté le terrain (...). J’ai aussi soutenu François Hollande lors des primaires citoyennes. Je mène donc cette campagne avec détermination».
Collomb :« La loi du c¿ur »
Gérard Collomb veut ,lui afficher, la solidarité de son éxecutif face à un Philippe Meirieu qu’il dit quelque peu « solitaire » .
Il explique que « l’on ne peut saucissonner la vie politique avec d’un côté la vie municipale et de l’autre,la vie législative. Il va y avoir des textes législatifs importants sur la décentralisation et si nous avons demain un député qui défend les grands dossiers lyonnais , ce sera un poids extrêmement fort pour Lyon".
Les choix de Philippe Meirieu lui apparaissent en totale opposition avec les siens.
Ils ne garantissent pas cette cohésion politique : «On ne peut pas voter contre tous les dossiers structurants de Lyon et tous les dossiers essentiels de l’agglomération» objecte –t-il .
Et de mettre en cause les choix d’appareil de son propre parti, le PS : «J’entends bien qu’il ya des apparatchiks dans les états majors. Mais il y a la légitimité de la loi et il ya celle du cœur (…). Si le modèle lyonnais vous plaît, conclut –il , votez Braillard».
La campagne législative prend donc à Lyon une tournure procédurière. Et l’on peut bien deviner la finalité de cette «simple» sommation d’huissier au cas où cette élection donnerait lieu à contestation devant les tribunaux .