Alzheimer : 5 questions sur la maladie

25.000 personnes sont atteintes de la maladie d'Alzheimer en Isère et dans les Pays de Savoie.

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Formation pour l'entourage des malades d'Alzheimer

Prévenir et aider pour mieux vivre la maladie : cette année, la 19ème Journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer, qui aura lieu demain, vendredi 21septembre, a pour thème l'accompagnement des malades. Ceux que l'on appelle les aidants, membres de la famille ou bénévoles des associtions.

"Un humain sur trois, après 90 ans, sera touché", estime le Pr Philippe Amouyel, spécialiste français de la maladie, à l'occasion de la journée mondiale sur la maladie d'Alzheimer, ce vendredi 21 septembre. Voici les 5 questions que l'on se pose.

A quel âge ?

La maladie débarque parfois à l'orée de la quarantaine mais c'est plutôt rare et réservé aux formes familiales à transmission génétique. Si vous perdez vos clés ou votre mémoire, il s'agit sans doute de stress, de surmenage ou de dépression. Beaucoup plus souvent, la pathologie frappe nos anciens et comme nous vivons de plus en plus vieux, statistiquement nous avons plus de chance de développer la maladie du bon docteur Aloïs Alzheimer. Quand les premiers signes se manifestent, la maladie évolue déjà depuis 15 voire 20 ans, soulignent les spécialistes.

C'est héréditaire ?

Un débat qui n'est pas tranché, certes les formes précoces sont familiales mais l'hérédité reste un facteur, comme l'environnement et l'âge.

Guérir ?

Pas de pilule miracle, même si la course à la molécule qui sauvera nos neurones est lancée.

Les médeçins se contentent d'une prise en charge symptomatique pour garder leur patient le plus alerte possible et retarder l'effet des lésions sur le cerveau.

Prévenir ?

L'alimentation : existe-t-il un menu anti-alzheimer un article à déguster sur francetv.Info.
L'exercice physique : une heure de marche par jour est bénéfique pour la mémoire et les capacités cardio-vasculaires du patient.

L'activité : jardinage, cuisine, bricolage, tout ce qui  mobilise le malade de façon positive le plus longtemps possible.

Certaines patientes ont oublié le visage de leur mari mais vous donnent, au gramme près, les proportions pour le soufflé au fromage.


Et la recherche...à petits pas !

La science fait de petits progrès contre cette maladie incurable, dont le nombre de victimes augmente avec le vieillissement des populations. Revers et embûches jalonnent cette recherche qui demeure pourtant très active.


Dans cette bataille, les "plaques" séniles ou dépôts de peptides bêta-amyloïdes, caractéristiques de la maladie, représentent la principale cible des stratégies thérapeutiques en cours.


Ces stratégies viennent de se heurter à l'échec d'essais thérapeutiques en phase finale ("phase 3") au point de soulever des interrogations, parmi certains investisseurs et scientifiques, sur la pertinence de continuer à miser sur cette voie.


Au chapitre de ces revers remarqués, l'abandon,-faute d'avoir obtenu les améliorations espérées chez les patients-, par les laboratoires pharmaceutiques américains Pfizer et Johnson & Johnson d'essais en phase finale d'une nouvelle molécule censée combattre la maladie, le "bapineuzumab" - un anticorps ciblant la protéine bêta-amyloïde - testé chez des patients atteints d'une forme légère ou modérée de la maladie.


Une molécule similaire (solanezumab) des laboratoires Eli Lilly n'a pas non plus réussi à convaincre, pour l'instant. Toutefois, la firme n'a pas jeté l'éponge et prévoit de détailler ses résultats en octobre, en suggérant que son produit pourrait agir sur les formes moins évoluées de la maladie.


Pour autant, faut-il jeter aux orties cette stratégie bêta-amyloïde contre laquelle d'autres molécules, des anticorps (immunisation passive), des "vaccins" (immunisation active) sont à l'étude ?

"On intervient peut-être à un stade trop avancé de la maladie" pour obtenir des effets cliniques, avance Luc Buée (Inserm France).
 
 L'absence de méthodes de diagnostic fiables à 100% freine le développement des essais. Pour autant, il paraît difficile d'envisager de traiter quelqu'un qui ne se plaint de rien.
 Sinon que beaucoup de programmes américains s'adressent à des formes familiales --à fort risque-- précoces de la maladie pour tester des traitements, relève M. Buée.


 Cependant, tout n'est pas négatif pour Reisa Sperling (Boston, Etats-Unis), qui a dirigé l'un des essais avec le bapineuzumab chez des sujets prédisposés à la maladie: les patients traités avaient une amélioration des images cérébrales au PET scan (tomographie par émission de positrons) avec moins de dépôts amyloïdes et une baisse du niveau de la protéine tau-phospho, marque des lésions neuronales, dans le liquide prélevé par ponction lombaire.


 La dégénérescence neurofibrillaire, autre trait de la maladie, avec pour cible la protéine tau anormale ("phosphorilée") qui s'accumule dans les neurones et propage leur destruction, fait partie des pistes explorées.


D'autres équipes se penchent sur les phénomènes d'inflammation ou s'intéressent à des facteurs de croissance neuroprotecteurs.

Le champ est vaste tant la maladie conserve bien des mystères.
Enfin, une étude française a confirmé que les extraits de gingko biloba n'était d'aucune utilité contre la maladie.

En vidéo, l'interview du professeur Buisson

En vidéo, Arlette Meyrieux de France-Alzheimer

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