A Lyon-Saint-Exupéry, trois des sept alpinistes français rescapés ont confié leur sentiment d'être des "miraculés".
"Miraculé, miraculé", a répété à son arrivée à l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, Claude Belmas, originaire de la Drôme, les mains entourées de pansements.
"Bien sûr qu'on a peur, tout va très très vite, c'est à la fois très rapide et très long. Mais on se trouve des forces insoupçonnées", a-t-il ajouté, assailli par les médias à son arrivée à l'aéroport, où il a été pris en charge par une ambulance après un transit par Paris.
"J'ai vu beaucoup de neige, beaucoup de glace, 600 mètres de chute, un camarade mort sous mes pieds", a ajouté dans un souffle un deuxième rescapé, Arnaud Manel, portant une minerve à sa descente d'avion.
"C'est un accident de montagne. C'est sûr qu'il y a cinq de nos compagnons qui sont morts, c'est trop mais ça reste un loisir", a-t-il ajouté, étonné par l'"agitation" médiatique suscitée par son arrivée, avant de repartir avec sa femme et ses quatre enfants, venus l'attendre.
"La montagne, c'est des beaux moments, c'est des moments forts avec des copains. Et puis quand ça se passe bien, c'est super et quand ça se passe pas bien, c'est très triste. Mais ça reste de la montagne", a-t-il insisté.
Le troisième rescapé passé par l'aéroport de Lyon, Marc Poncin, se souvient de "l'impression terrible" de l'avalanche approchant: "J'ai entendu l'avalanche arriver sur moi, enfin le souffle de l'avalanche, et puis je me suis fait embarquer", avant le retour au calme, a expliqué ce Grenoblois sorti indemne du drame, mais qui a néanmoins été pris en charge par une ambulance à Lyon.
"J'étais en train de monter pour rejoindre mes compagnons qui étaient au camp trois. Je n'avais pas pu monter la veille et j'ai entendu le sérac qui est tombé et puis j'ai été pris dans la fin de l'avalanche", a-t-il raconté.
La ministre déléguée aux Français de l'étranger, Hélène Conway-Mouret, avait auparavant accueilli les alpinistes à l'aéroport de Roissy près de Paris.
L'avalanche dimanche à l'aube près du sommet du Manaslu (8.156 m) a fait au moins neuf morts, dont quatre Français, un guide de montagne népalais, un Espagnol, un Allemand et un Italien. Deux Savoyards et un Canadien sont toujours portés disparus.
>>> En vidéo, le retour des rescapés