Rendez-vous pour notre grande soirée électorale dimanche soir à partir de 20h00
Nous suivrons particulièrement dimanche soir 10 circonscriptions «sensibles» où les scores du premier tour laissent planer un doute sur l’issue du scrutin ou qui mettraient en évidence de nouveaux rapports de forces politiques.
1ère circonscription du Rhône
(Lyon 1/4/5/10/12)
L’affrontement meurtrier pendant la campagne du premier tour entre Philippe Meirieu le candidat «officiel» du PS et Thierry Braillard, le candidat du PRG soutenu par le maire de Lyon, a quelque peu éclipsé une autre bataille plus idéologique, celle contre le député sortant UMP, Michel Havard.
Le désistement du candidat écologiste pour «faire barrage à la droite» s’est fait au soir du premier tour dans des termes très vifs, Philippe Meirieu dénonçant une campagne dévoyée par Gérard Collomb.
Le ralliement se fera-t-il dés lors dans les termes escomptés ou les électeurs écologistes seront-ils animés d’un esprit de revanche ?
Michel Havard (31,42%) n’a pas une avance suffisante pour aborder le second tour sereinement. La bascule à gauche est ici possible pour peu que le contentieux Meirieu / Braillard s’efface d’ici là dans les esprits
4e circonscription du Rhône
(Lyon 6/7/11/13/14)
C’aurait pu être un affrontement entre Najat Belkacem, la nouvelle ministre du Droit des femmes et Nora Berra, la secrétaire d’état à la santé du gouvernement Sarkozy. Mais la nouvelle porte parole de François Hollande a privilégié ses nouvelles fonctions ministérielles et l’UMP a préféré investir Dominique Nachury dans une circonscription a priori acquise à la droite.
L’entrée en lice tardive d’Anne Brugnera aurait pu être pénalisante pour le PS.
En définitive, la candidate socialiste réussit là une très belle percée (32,51%) malgré son manque de notoriété.
Du coup, l’avantage de Dominique Nachury (38%) n’est plus de nature à lui garantir l’élection dans un fauteuil. La succession de Dominique Perben reste donc très ouverte dans l’ancienne circonscription de Raymond Barre
11e Circonscription du Rhône
(Givors / Condrieu / Mornant / Saint Symphorien d¿Ozon)
Au terme d’une primaire épique à droite, Georges Fenech élimine le député centriste sortant Georges Durand et se place en bonne position pour récupérer son siège de député, qu’il avait dû abandonner en 2007 après l’invalidation de son élection.
Il se trouve confronté au second tour à une candidate du Front National, Agnès Henry dont personne n’avait anticipé la performance (19%). 5000 voix la séparent de son challenger.
L’appel de Gérard Collomb, le président du Grand Lyon et des autres maires de la circonscription à faire barrage au Front National devrait logiquement conforter Georges Fenech.
Il sera néanmoins intéressant de vérifier ici la cohésion du Front Républicain et de voir si le Front National dispose encore ici d’une réserve de voix au second tour.
4e circonscription du Rhône
(Saint-Fons / Vénissieux / Saint-Priest)
Voilà bien la surprise de ce premier tour : Un duel PS/FN au second tour dans ce bastion communiste géré pendant 19 ans par le député sortant André Gerin.
Le PS sort largement vainqueur de cette primaire à gauche (37%)
Michèle Picard, maire communiste de Vénissieux, est écartée d’emblée.
Le redécoupage électoral de la circonscription intervenu depuis 2007 y a sans doute contribué.
Un nouvel électorat plus rose que rouge avait déjà largement signifié sa préférence pour le candidat Hollande au premier tour des présidentielles.
Reste le score du Front National, arrivé ici à 21,6%. Sa candidate, Sandrine Ligout peu connue du grand public, fait encore mieux que Marine le Pen aux Présidentielles.
Le socialiste Yves Blein semble bien placé pour remporter l’élection.
On observera avec attention la dynamique du Front National au second tour et notamment la façon dont se répartiront les 5800 voix de l’UMP du premier tour.
3e circonscription de la Loire
(Rive de Gier/St Chamond/ Grand Croix)
Le député centriste sortant François Rochebloine est à la peine dans cette circonscription qu’il détient depuis 25 ans. Arrivé en deuxième position derrière le maire PS de Saint Chamond Philippe Kizirian (32%), il voit ses chances de réélection compromises avec seulement 24,7% des voix au premier tour.
Maintenant, le député sortant vient d’obtenir un ralliement de poids : Hervé Raynaud (DVD), crédité de 11% des voix et qui lui apporte un précieux soutien de dernière minute.
Malgré un score élevé (20%), le Front national n’a pas pu se maintenir.
Il dénonce «un vote communautaire organisé par les deux candidats encore en lice et ne donne aucune consigne de vote à ses électeurs».
Rien n’est encore joué là non plus.
4e circonscription de la Loire
Firminy/Bourg Argental/ Pelussin /St Just St Rambert)
Voilà une première triangulaire qui met le député UMP sortant en fâcheuse posture. Dino Cinieri, qui brigue un troisième mandat affronte au second tour Léla Bencharif (Europe Ecologie) et Robert Heyraud (Front National) qui parvient à se maintenir avec 21,3% des voix.
La gauche, très divisée au premier tour, semble bien décidée à battre le patron départemental de l’UMP. La candidate des Verts investie par le PS a d’ores et déjà obtenu le soutien du candidat de gauche éliminé avec 17 % des voix.
Le bloc de gauche est donc en mesure de l’emporter mathématiquement avec la présence du Front National au second tour.
Le Front National qui a demandé mercredi (13 juin) un geste à Dino Cinieri.
Il lui demande de se désister au profit du candidat FN pour manifester « son attachement à la démocratie ».
Quoi qu’il en soit, l’ancien premier ministre François Fillon était attendu vendredi (15 juin) pour soutenir D. Cinieri, ce qui démontre l’enjeu particulier de cette circonscription pour la majorité sortante.
2e circonscription de l'Ain
(Lagnieu/Meximieux/Miribel /Montluel/Reyrieux /Trevoux)
Le maintien au second tour du FN s’est ici joué à 17 voix près. Mais de fait, la candidature FN d’Olivier Eyraud (21,12%), transfuge de l’UMP, met en danger le député sortant, Charles de la Verpillére, arrivé en tête (37,26%).
Les deux hommes se détestent et aucune réconciliation n’est envisageable.
Si Olivier Eyraud se défend de vouloir faire gagner la gauche, son adversaire considéré que son rival «n’a aucune chance d’être élu». Il demande donc aux électeurs du FN de voter utile.
Un affrontement qui fait les affaires du candidat socialiste dissident Michel Raymond, arrivé en seconde position (23,07%). Lui aussi appelle les électeurs du Front National à choisir un député de la nouvelle majorité présidentielle pour défendre leurs intérêts. Dans ce contexte à couteaux tirés, ici aussi, tout est possible.
1ère circonscription de la Drôme
(Valence / Bourg lès Valence/ Tain l'Hermitage)
L’affrontement entre l’ancien maire UMP de Valence Patrick Labaune et son successeur socialiste Alain Maurice a pris une nouvelle dimension homérique à l’occasion de ces législatives. Le premier le traitant de «menteur», l’autre d’être le bonnet d’âne de l’absentéisme parlementaire….
Le député sortant Patrick Labaune est finalement sorti en tête du premier tour avec 38,45% des voix, un avantage qui n’apparaît pas décisif pour le second.
Son rival obtient prés de 34% des voix et ses réserves de voix à gauche semblent lui offrir, mathématiquement du moins, une chance de faire basculer la circonscription.
Il faudrait que les voix du centre (2,28%) et du Front national (11,33%) se reportent intégralement sur la personne de Patrick Labaune pour lui permettre de sauver son siège, ce qui n’est pas acquis. Un challenge donc difficile pour le député sortant.
4e circonscription de la Drôme
(Bourg de péage / Romans / Saint Donat sur l¿herbasse / Saint Vallier)
La 4e circonscription de la Drôme, celle de Romans sur Isère, est l’une celles qui pourrait basculer à gauche dimanche.
Cette circonscription dont a hérité Marie Hélène Thoraval (UMP) après le décès de Gabriel Bianchieri a placé largement en tête une socialiste, Nathalie Nieson, au premier tour (35,5%).
Cette circonscription bien ancrée à droite connaît donc une poussée significative de la gauche. M.H Thoraval obtient tout juste 30%.
Il s’en est fallu d’un rien pour que le Front National s’y maintienne avec 20,39% des voix.
L’issue du scrutin tient donc ici plus que jamais au vote du rassemblement « bleu Marine » et reste donc très incertaine.
1ère circonscription de l'Ardèche
(Privas / Bourg Saint Andéol / Viviers / La voulte sur Rhône)
Pas de véritable enjeu dans cette circonscription où le député socialiste Pascal Terrasse est arrivé largement en tête du premier tour avec 45,13%.
Mais c’est là que se déroule dans la région la troisième confrontation directe contre le Front National. A scruter attentivement.
Christian Grangis, le patron du FN en Ardèche, y est arrivé en seconde position avec un peu plus de 20% des voix.
Durant la campagne des législatives, Pascal Terrasse a été mis en cause par la presse dans l’usage de ses indemnités parlementaires.
Il a d’ailleurs porté plainte contre X pour violation de ses données bancaires.
On verra si cette affaire aura en définitive un impact sur l’opinion publique et si oui, comment elle bénéficiera d’une façon ou d’une autre au Front National.