Depuis vendredi, le patron de l'antenne grenobloise de la PJ et son adjoint ont été placés en garde à vue.
Le numéro deux de la police judiciaire de Lyon, Michel Neyret, soupçonné de corruption, a concédé avoir été "imprudent" lors de sa longue garde à vue à la "police des polices" qui l'interroge depuis jeudi sur ses liens avec le milieu lyonnais.
"Il a expliqué qu'à la question : "Est-ce que j'ai donné des informations que seul
un policier pouvait avoir ?, la réponse est oui", a indiqué dimanche une source
proche du dossier. "Il a concédé que des choses laissaient penser qu'il avait pu
être imprudent."
Une autre source met en garde contre toute conclusion hâtive: "pour l'instant,
ceux qui le mettent en cause, ce sont des truands d'un milieu que Neyret a affronté"
durant sa carrière presqu'entièrement passée à Lyon.
Un ancien supérieur de Neyret, Daniel Guichot, s'est dit persuadé que le commissaire
avait "fait ça à bon escient", "pour lutter contre le grand banditisme". "Historiquement, tous les grands flics ont eu des contacts" avec le milieu car "on n'a pas d'informations auprès des anges gardiens", selon ce retraité de la police.
Le commissaire Neyret sera présenté lundi à un juge parisien au terme de sa garde
à vue à l'Inspection générale des services (IGS).
Cinq autres policiers de Rhône-Alpes sont en garde à vue: le patron de la Brigade
de recherche et d'intervention (BRI) et deux enquêteurs des "Stups" de Lyon, ainsi
que le chef de l'antenne grenobloise de la PJ et son adjoint.
Rappel des faits.
Ce sont les suites de l'enquête pour corruption, trafic international de stupéfiants et blanchiment d'argent, autour du numéro 2 de la police judiciaire de Lyon. Michel Neyret et son épouse ont eux été placés en garde à vue le jeudi 29 septembre. L'enquête est menée par l'Inspection générale des services (IGS, "police des polices") parisienne.
L'affaire a été traitée dans la plus grande discrétion depuis plusieurs semaines et son pivot est un trafic international de stupéfiants, une filière colombienne de cocaïne démantelée en région parisienne en novembre 2010.