François Hollande a décidé d'annuler sept demandes de permis soupçonnés de viser le gaz de schiste.
En décidant d'annuler sept demandes de permis soupçonnés de viser le sulfureux gaz de schiste, François Hollande a souhaité afficher une "ligne de conduite" ferme contre l'exploitation de cet hydrocarbure, sujet brûlant de la conférence environnementale.
Ces sept demandes de permis ne mentionnaient pas explicitement les gaz de schiste ni la technique interdite de la fracturation hydraulique, mais l'administration a jugé "que ça ne pouvait être que ça", a expliqué un conseiller.
François Hollande se prononce contre... par LCP
Les départements de la Savoie et de l'Isère concernés.
Il s'agit des demandes pour des permis dits de Brignoles (Var), Beaumont-de-Lomagne
(Tarn-et-Garonne), Montélimar-extension (Drôme), Valence (Drôme), Lyon-Annecy(Savoie), Montfalcon (Isère) et Cahors (Lot), plusieurs d'entre elles s'étendant aussi à des départements voisins.
Gaz de schiste : d'annulations en annulations.
Le précédent gouvernement avait déjà annulé l'an dernier trois permis qui avaient été dûment accordés, à Total notamment, et visaient le gaz de schiste. Mais près d'un centaine d'autres demandes de permis, qui ne visent pas explicitement les hydrocarbures de schiste, étaient toujours en cours d'instruction par l'administration.
Les sept demandes rejetées "étaient restées en suspens parce qu'elles ne mentionnaient, pas explicitement l'utilisation de la fracturation hydraulique et des gaz de schiste, c'est pour cela qu'elles n'ont pas été annulées dans les premières phases", selon l'entourage du président. "Mais l'analyse qui en a été faite par rapport à la profondeur à laquelle ils souhaitaient (forer) faisait que ça ne pouvait être que ça", selon un conseiller.
José Bové satisfait de cette prise de position.
"Telle sera ma ligne de conduite tout au long de mon quinquennat", a assuré M.
Hollande après l'annonce du rejet des demandes.
José Bové, eurodéputé EELV et chef de file des anti-schiste français, s'est réjoui que M. Hollande ait "sans ambiguïté fermé la porte aux gaz de schiste".
"C'est une décision très positive, ça met fin à une cacophonie suite aux déclarations
des industriels, ça met un point final" aux explorations, a-t-il souligné en marge
de la conférence.
Christian Estrosi monte au créneau.
L'ancien ministre de l'Industrie Christian Estrosi a lui réclamé vendredi "une commission d'enquête parlementaire". "Avec plus de 3 millions de chômeurs, pouvons-nous nous passer de cette nouvelle industrie ? ", a-t-il fait valoir.
Les déclarations du président laissent peu de marge de manoeuvre aux pétroliers, qui espéraient faire avancer leur cause ce vendredi et samedi lors des tables rondes de la conférence environnementale, ou en tout cas d'éviter "que le débat soit fermé à double tour".