Le tribunal condamne 4 employés de la cantine d'un lycée pour avoir détourné pendant des années de la nourriture.
Quatre employés de la cantine d'un lycée d'Isère ont été condamnés lundi 12 décembre par le tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu à 12 mois de prison avec sursis pour avoir volé pendant plusieurs années des denrées alimentaires pour leur consommation personnelle.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet pour trois d'entre eux, poursuivis pour vol aggravé et qui encouraient jusqu'à sept ans de prison. Il s'est montré plus sévère pour la quatrième employée, poursuivie seulement pour recel, et qui avait révélé l'affaire à la justice après avoir quitté l'établissement.
Lors de l'enquête, ces deux hommes et deux femmes âgés de 46 à 55 ans, avaient avoué repartir chaque semaine, depuis 2003, avec un sac de sport rempli de nourriture détournée au sein d'un lycée à la Tour-du-Pin où ils travaillaient.
Chapons, pommes dauphines, gigots d'agneaux, magrets de canard, saucisses, avaient été retrouvés dans leurs congélateurs et réfrigérateurs "pleins à ras bord", a détaillé le président du tribunal, photos à l'appui.
"C'était par plaisir de faire l'écureuil (...) Peut-être craigniez vous une prochaine guerre atomique?", a raillé le procureur de le République, Cédric Cabut.
"Au début ça a été les petits fours, puis c'est devenu l'engrenage", a tenté d'expliquer le chef de cuisine avant d'assurer que "beaucoup" des denrées retrouvées avaient été "achetées" ou données à "titre personnel" par des représentants.
"C'était la peur de manquer", a pour sa part balbutié Catherine.
Un acte "compulsif", a argué laconique Frédéric, bras croisés. Comme ses ex-collègues il a tenté à la barre de "minimiser" le préjudice commis et la fréquence des vols, a souligné le procureur.
"Au delà du préjudice comptable, ce sont les élèves qui ont subi une nourriture médiocre en qualité et quantité", a souligné le magistrat.
Depuis la suspension des employés, une "nette amélioration" des repas servis a été relevée par les élèves, a fait remarquer le conseil régional, partie-civile, qui n'était pas en mesure de chiffrer le montant du préjudice, alors que les faits commis avant 2008 sont prescrits.