Le Samu social en grève

Pas de maraude et aucune réponse aux demandes transmises par le 115 pour protester contre le manque de moyens.

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L’association a décidé d'une grève pour la journée pour protester contre le manque de moyens auquel elle doit faire face concernant les structures d’hébergement,deux semaines après la démission surprise du président fondateur du Samu social, Xavier Emmanuelli.

Les sans-abri ne recevront ni soin, ni bouteille d’eau mardi.

La démission le 19 juillet de Xavier Emmanuelli, figure de l'aide aux plus démunis, dénonçant une situation budgétaire "plus gérable", a sonné comme un cri d'alarme. Selon le journal "La Croix", 84 % des personnes qui appellent le 115 dans le Rhône ne reçoivent aucune solution d’hébergement d’urgence, contre 64 % au niveau national. A Lyon, plus de 100 personnes sollicitent quotidiennement en vain le 115, témoigne Elodie Deschamps, du Samu social 69. Sans compter "toutes les personnes" découragées "qui n'appellent plus". C'est est trop pour Samuel Baguerre, éducateur spécialisé au Samu social 69, qui estime que "la situation est bloquée et le système saturé" depuis la mise en place de la loi Dalo (Droit au logement opposable). En effet, depuis 2008, les personnes accueillies en hébergement d’urgence ont le droit d’y rester jusqu’à ce qu’un logement stable et durable leur soit trouvé. Il n’y a donc plus de rotation dans les centres et aucune création de nouvelles places. De plus, l'Etat ne prend désormais plus en charge les nuits d'hôtel.

L’association attendait aussi une augmentation de ses subventions, qui restent pour l'instant bloquées au niveau de l'an dernier. Un montant "insuffisant" pour Samuel Baguerre qui estime que l'Etat ne donne pas aux associations les moyens financiers d'appliquer sa politique.

Le gouvernement, de son côté, assume la réorientation de sa politique autour du "Logement d'abord": priorité à l'accès des sans-domicile à un véritable logement, sans passer par l'hébergement d'urgence, très coûteux. Les associations applaudissent mais estiment que le gouvernement "met la charrue avant les boeufs" en commençant à supprimer des places d'hébergement sans que suffisamment de logements soient disponibles. Ainsi, 4.500 places en hébergement d'urgence doivent disparaître d'ici fin 2011. Mais autant seront-elles réellement crées dans des logements définitifs ?

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