La page est déjà tournée. Mais les socialistes lyonnais arboraient ce midi au lendemain du premier tour des législatives (11 Juin), des mines réjouies.
Gérard Collomb est le premier soulagé par le score de son poulain. Le radical Thierry Braillard arrive en tête des primaires socialistes dans la première circonscription, celle qui a vu naître politiquement le futur maire de Lyon.
«Si j’avais un conseil à donner à Philippe Meirieu» dit –il, «quand on est battu, et je l’ai été moi–même, c’est de regarder ses propres insuffisances».
Mais le maire de Lyon voit déjà plus loin. Il se demande si cette défaite ne pourrait pas convaincre les Verts d’hésiter dorénavant à voter contre les projets de la métropole lyonnaise au conseil régional…
Mais il est un autre message qu’entend délivrer Gérard Collomb à ses petits camarades socialistes. Un message adressé cette fois à l’état major du PS qui a fait de bien mauvais choix. Celle de l’investiture Meirieu d’abord. Mais pas seulement : La 11e circonscription, aussi, qui aurait pu être gagnée si Solferino n’avait pas récusé les propositions du PS local, un ticket gagnant Passy (PC) / Palluy (PS) qui aurait évité de perdre cette circonscription au profit de la droite.
Du coup, tous les candidats de gauche sont éliminés dés le premier tour.
«Mais vu de Paris, ce n’était pas aussi visible», déplore Gérard Collomb.
En concluant : «Entre l’enracinement de terrain et l’existence politicienne, les électeurs tranchent» …
Quoi qu’il en soit, les socialistes sont maintenant convaincus que 4 circonscriptions sont désormais à leur portée. La plus emblématique, celle de Dominique Perben où Dominique Nachury semblait pouvoir l’emporter sans problème fort d’un électorat acquis à sa cause. En définitive, Anne Brugnerat, dépêchée pour remplacer Najat Bel Kacem au pied levé, y fait un score historique, améliorant de façon significative le score du PS de 2007.
Du coup, dit–elle, «nous sommes là dans un équilibre droite /gauche quasi parfait» Une circonscription redécoupée sur mesure pour Raymond Barre ,ce qui fait dire à Gérard Collomb que «quand Mr Barre est passé là, ce ne peut pas être mauvais », avec une sourire malicieux…
Thierry Braillard fait lui aussi état de sa satisfaction : "Les urnes ont rendu leur verdict", allusion à la procédure judiciaire qui l’a opposé à Philippe Meirieu par PS interposé .Mr Meirieu, dit–il, a respecté la règle du désistement républicain, comme je m’y étais engagé moi –même.»
Et fort des ralliements annoncés, il s’estime en situation de l’emporter là aussi contre le député UMP sortant sous l’étiquette de rassemblement «majorité présidentielle». Comme au premier tour.