Les manifestants arboraient des pancartes sur lesquelles figurait «Sauver Sevil, c'est sauver la liberté d'expression»
Des membres du comité de soutien à Sevil Sevimli, étudiante franco-turque emprisonnée depuis mai en Turquie pour des liens supposés avec une organisation clandestine d’extrême gauche, se sont rassemblés symboliquement lundi 23 juillet devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg pour demander sa libération.
«Nous voudrions obtenir le soutien officiel du Conseil de l’Europe pour faire avancer ce dossier», a expliqué Sinem Elmas, une des responsables du comité de soutien et amie d’enfance de Sevil Sevimli. «D’ailleurs, nous attendons aussi le soutien des autorités françaises, qui pour le moment ne se sont pas beaucoup manifestées, alors que Sevil est française».
L’avocat Turc Ahmet Kiraz, également présent à cette manifestation, a indiqué avoir peu d’espoir que la jeune fille soit libérée dans les semaines à venir. «Si cette affaire n’est pas suffisamment médiatisée, Sevil sera rapidement oubliée», a-t-il prédit.
Née en France de parents turcs, étudiante à Lyon, Sevil Sevimli, 20 ans, a été arrêtée en Turquie alors qu’elle séjournait dans ce pays dans le cadre d’un échange universitaire.
La jeune femme, étudiante à l'université Lyon 2, a participé à une fête du premier mai en Turquie. La justice du pays lui reproche d'avoir des liens avec une organisation clandestine d'extrême gauche. Elle est accusée de collusion avec une organisation terroriste et risque jusqu’à 12 ans de prison. Pour les autorités locales, l’étudiante, qui a la double nationalité, est turque car la bi-nationalité n'est pas reconnue en Ankara.
En Turquie, pays qui souhaite rejoindre l’Union européenne, plus de 700 étudiants turcs sont emprisonnés depuis 2010, selon des organisations étudiantes.