Meurtre de Valentin : le procès

Aux assises de l'Ain,le procès du meurtrier présumé de Valentin et de sa complice présumée est ouvert.

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Meurtre de Valentin : le témoignage de sa maman

A partir du lundi 5 décembre, un couple de marginaux comparait devant les assises de l'Ain pour le meurtre du petit Valentin en juillet 2008. A la veille du procès, les parents de Valentin ont accepté de nous recevoir chez eux, à Porcieu-Amblagnieu, dans le Nord-Isère. Témoignage

Le 29 juillet 2008, le corps de Valentin Crémault, un petit isérois de 10 ans, était découvert, lardé de 44 coups de couteau, dans une rue de Lagnieu, dans l'Ain, où il était parti faire du vélo en fin de soirée, alors qu'il séjournait chez un ami de la famille.

Le procès de Stéphane Moitoiret et de Noëlla Hégo, un couple de marginaux jugés pour torturé et tué le petit Valentin, 10 ans, à Lagnieu en juillet 2008, s'est ouvert lundi matin devant les assises de l'Ain, au terme d'une longue querelle d'experts psychiatriques.Il ya quelques jours encore, il était à nouveau examiné par un expert qui a jugé qu'il pouvait être acteur de son procès.

Stéphane Moitoiret, 42 ans, tête rentrée dans les épaules, regard fixe apeuré, comparaît pour assassinat avec actes de tortures et de barbarie, tandis que sa compagne, de dix ans son aînée, est jugée pour complicité d'assassinat. Il décline son identité d'une voix inaudible au président de la Cour.
Noëlla Hégo donne une image bien éloignée de la femme dominatrice qui exigeait que Moitoiret, mais aussi les enquêteurs, l'appellent "sa Majesté" ou "son Excellence". Elle est vêtue d'une parka à capuche marron, ses cheveux foncés pendent sur son visage. Elle a le regard vide.


 Les deux accusés ont été introduits dans le box par deux membres du GIPN cagoulés qui sont restés dans la salle d'audience. Ils sont également poursuivis pour la "tentative d'enlèvement" d'un garçonnet de 5 ans, également prénommé Valentin, en août 2006 dans la Vienne, en qui ils disaient voir "l'élu qui devait changer le monde".


Seule la mère de Valentin assiste à l'audience. Elle se tamponne constamment les yeux. Le père est absent.

A la veille du procès, les parents de Valentin ont accepté de nous recevoir chez eux à Porcieu-Amblagnieu, dans le Nord-Isère.

En vidéo le reportage de Béatrice Tardy et Mathieu Boudet

Le rappel des faits



.Le 29 juillet 2008, le corps de Valentin Crémault était découvert, lardé de 44 coups de couteau, dans une rue de Lagnieu où il était parti faire du vélo en fin de soirée, alors qu'il séjournait chez un ami de la famille. Ce meurtre particulièrement violent avait suscité une vive émotion dans toute la France en plein coeur de l'été.


Très rapidement, les enquêteurs orientaient leurs recherches vers un couple de marginaux hébergés, la nuit du drame, dans une cure de Saint-Sorlin, un village à environ 3 kilomètres de Lagnieu.


Une trace de sang découverte sur les lieux, lors d'une perquisition, mettait en évidence, outre l'ADN de l'accusé, celui du garçonnet retrouvé sur la scène de crime. Suite à la diffusion de portraits robots, Stéphane Moitoiret et Noëlla Hégo étaient interpellés le 3 août 2008 au Cheylard (Ardèche).


Se présentant comme des "pèlerins australiens chargés d'une mission divine", le couple, souvent qualifié d'"illuminé", errait depuis 25 ans en France et en Italie.

Lors de sa garde à vue, Noëlla Hégo, qui se faisait appeler "sa Majesté" par Moitoiret, déclarait aux enquêteurs que la nuit du meurtre, ce dernier était rentré à la cure les vêtements tachés de sang et des plaies à la main, en lui disant qu'il avait été "ensorcelé" et qu'il "avait tué un petit garçon".


 Lors d'auditions extrêmement confuses, Moitoiret contestait le meurtre qu'il imputait à un "sosie charnel". Il évoquait aussi la possibilité d'avoir été "téléguidé par un esprit démoniaque".


Sur les indications de Noëlla Hégo, les enquêteurs retrouvaient dans un bois les vêtements ensanglantés dont l'accusé s'était débarrassé, ainsi qu'un couteau ayant vraisemblablement servi au meurtre.

La bataille des experts.

Détenu à l'unité hospitalière spécialement aménagée (UHSA) de l'hôpital psychiatrique du Vinatier à Bron (Rhône), Moitoiret doit répondre d'assassinat accompagné d'actes de tortures et de barbarie, tandis que sa compagne, de dix ans son aînée, est poursuivie pour complicité d'assassinat.



Une très longue bataille d'experts quant à la santé mentale de Moitoiret s'est déclarée.

Si les trois collèges d'experts l'ayant examiné s'accordent bien sur sa "psychose", ils divergent sur la question de sa responsabilité pénale.


Quatre experts ont en effet conclu à l'"abolition totale" de son discernement, entraînant une "irresponsabilité pénale" empêchant toute condamnation, tandis que six autres évoquent seulement une "altération" de son discernement, au grand dam de la défense. Les experts ont également estimé que Noëlla Hégo exerçait une "domination" sur son compagnon et que sa responsabilité pénale n'était pas altérée.


Sur les deux semaines de procès, pas moins de deux journées, les 9 et 12 décembre, seront consacrées aux rapports des experts. L'avocat de Moitoiret, Me Pierre Pilloud, qui s'est vu refuser une ultime expertise en juin dernier par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Lyon, entend bien plaider l'irresponsabilité de son client, toujours sous traitement neuroleptique.


Le procès devrait s'achever le 16 décembre.

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