Le manufacturier clermontois a enregistré un bénéfice net de 1,46 milliards d'euros en 2011
Michelin, les résultats pour 2011
Le géant français du pneumatique Michelin a affiché vendredi des objectifs de croissance ambitieux, tirés par l'innovation et de nouveaux gains de compétitivité, après l'annonce d'une hausse de 39% son bénéfice net 2011 à 1,46 milliard d'euros.
Le géant français du pneumatique Michelin a affiché vendredi
des objectifs de croissance ambitieux, tirés par l'innovation et de nouveaux gains
de compétitivité, après l'annonce d'une hausse de 39% son bénéfice net 2011 à 1,46
milliard d'euros.
Ce résultat est nettement supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient
en moyenne sur 1,27 milliard d'euros, mais vers 10H45, le titre ne gagnait que
0,59% à 56,06 euros, dans un marché boursier en net recul.
La firme de Clermont-Ferrand, qui a dégagé l'an dernier un résultat opérationnel
de 1,9 milliard d'euros (+14,7%), vise une nouvelle hausse en 2012 et porte son
objectif pour 2015 à 2,5 milliards. Elle confirme aussi son intention d'accroître
son chiffre d'affaires de 25% d'ici quatre ans.
Les ventes nettes se sont établies l'an dernier à 20,7 milliards d'euros, en progression
de 15% à taux de change courant par rapport à 2010.
Dans un contexte "chahuté", "Michelin est parvenu à quasiment
maintenir sa marge opérationnelle à un niveau honorable", remarque Dominique Daridan,
analyste chez le courtier Aurel BGC. Mais l'activité du groupe s'est essoufflée
en fin d'année, fait remarquer l'analyste.
"2011 a été un peu compliqué" car le groupe a dû subir "le vent contraire de la
hausse des matières premières", avec un impact de 1,8 milliard d'euros sur ses
comptes, soit le résultat opérationnel de 2010, a relevé sur BFM Jean-Dominique
Senard, l'un des deux gérants associé commandités. Mais "on a réussi à surfer sur
cette vague et à conserver nos marges", a-t-il affirmé.
Les résultats dégagés l'an dernier confirment "pleinement les orientations stratégiques
du groupe", s'est félicité Michelin, qui a décidé de donner
un coup d'accélérateur à sa présence sur les grands marchés émergents.
A l'appui de sa stratégie, reposant sur "la croissance, l'innovation et la compétitivité",
Michelin va tout à la fois engager un programme d'amélioration
de sa compétitivité d'un milliard d'euros sur cinq ans et procéder à d'importants
investissements (1,9 milliard d'euros cette année).
Sur le moyen terme, l'innovation et la technologie porteront la croissance du
groupe. "Jamais nous ne lâcherons cet avantage", a relevé M. Senard, en annonçant
un prochain investissement de 100 millions d'euros dans le centre de recherche
principal du groupe à Clermont-Ferrand.
Michelin estime disposer d'un certain nombre d'atouts dans
la mise en oeuvre de son programme, dont "une présence au plan mondial qui sera
renforcée dès 2012 par le démarrage des nouvelles usines au Brésil et en Chine".
Dans ces pays, le groupe utilise ses dernières technologies et produit des pneus
haut de gamme. "Il n'y a pas le choix, la croissance est là", selon lui. "D'ici
10 ans nous allons augmenter de 50% nos capacités dans le monde".
Pour Florent Couvreur, analyste chez CM-CIC Securities, cette stratégie fait sens
dans la mesure où "les volumes (de vente) cette année devraient être favorables
dans les nouveaux marchés mais à la peine en Europe".
M. Senard prendra seul les rênes du groupe à partir de mai, après le départ de
l'autre dirigeant Michel Rollier, a par ailleurs annoncé Michelin.
M. Rollier, associé commandité gérant et président de Michelin
depuis mai 2006, "proposera à l'assemblée générale des actionnaires du 11 mai 2012
de quitter ses fonctions à cette date". Une fois ce départ acté, M. Senard, qui
gère le groupe à ses côtés depuis mai 2011, "assurera alors seul la présidence
du groupe", selon un communiqué.
AFP