Suite à un acte de malveillance dans la nuit du 25 juillet, tous les TGV du Sud-Est ont été retardés d'une à 3 heures
PERTURBATION SNCF VANDALISME LIGNE PARIS / LYON
C'est donc bien un acte de malveillance qui est à l'origine d'une sacrée pagaille à la SNCF jeudi 26 juillet . La raison : un cable sectionné sur la commune de Vaumort dans l'Yonne, du coup la circulation des TGV entre Paris et le Sud-Est était très perturbée
Le sectionnement dans l'Yonne d'un câble sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon dans la nuit de mercredi à jeudi a entraîné d'importants retards pour 60.000 voyageurs entre Paris et le Sud-est.
Le trafic est revenu à la normale jeudi 26 juillet dans l'après-midi.
Le câble coupé a pu être réparé plus vite que prévu, jeudi à 13H30. Des retards de rames perduraient mais ils devaient se résorber en fin d'après-midi, a précisé la SNCF.
Les trains bloqués à 90 km de Paris
Quasiment tous les TGV du Sud-est et une partie des TGV Rhin-Rhône ont été touchés dans la matinée par des retards d'une heure à une heure trente.
Les perturbations ont débuté mercredi peu après 20H00, lorsque les systèmes automatiques de sécurité, détectant une anomalie, ont bloqué les trains à environ 90 km au sud de Paris. Un TGV en direction de Lyon, parti peu avant 20H00 de Paris, a subi près de trois heures de retard.
Un câble en cuivre sectionné au niveau de Cuy
Un câble en cuivre enterré à environ 30 centimètres de profondeur, servant à alimenter la signalisation sur une portion importante de la ligne à grande vitesse, avait été coupé à Cuy, près de Sens.
Les voleurs "sont venus avec un gros outillage", franchissant les clôtures entourant les voies avant de s'attaquer au câble, a déclaré Jean-Christophe Archambault, directeur de l'axe TGV Sud-Est, lors d'une conférence de presse à Lyon, dénonçant "un acte de malveillance très grave, de sabotage".
"Ca peut être aussi une préparation à un vol", a-t-il indiqué, alors qu'une enquête de gendarmerie a été ouverte et qu'il n'y a apparemment pas de cuivre manquant.
"On travaille sur des plans de sécurisation des voies, pour des millions d'euros, mais face à des gens très motivés c'est difficile" sur les 30.000 km de voies en France, selon le responsable SNCF.
Les cheminots mobilisés
Une cinquantaine de cheminots ont travaillé toute la nuit sur l'incident et sont restés à pied d'oeuvre jeudi.
La SNCF a fourni à la presse une photo du câble sectionné, avec des dizaines de fils électriques pendant et des agents les reconnectant.
Pour l'information et la prise en charge des voyageurs, "les cheminots de tout le Sud-est" ont été mobilisés, d'après M. Archambault, qui a assuré que la garantie voyage s'appliquait, avec reports et remboursements possibles.
A la gare de la Part-Dieu à Lyon, où il s'adressait à la presse en fin de matinée, de nombreux "gilets rouges" étaient déployés, dans le calme.
Des voyageurs agacés... ou philosophes !
A la gare de Lyon à Paris, certains voyageurs s'agaçaient, comme cette femme se rendant à Marseille en vacances: "Je pars toujours en mai ou septembre pour éviter les problèmes, là c'est l'horreur", a-t-elle déclaré à l'AFP.
D'autres étaient plus philosophes. Ainsi en partance pour Nice, Gérard Rossi, 56 ans, relativisait: "Je prends le train une ou deux fois par semaine, les retards restent exceptionnels".
Les deux tiers des TGV entre Paris et Lyon ont dû être détournés dans la matinée sur la ligne classique, alternative à la LGV. Dans l'après-midi, tous ont pu de nouveau circuler à grande vitesse sur leur voie habituelle.
Des perturbations exceptionnellement importantes
Les vols de cuivre et actes de malveillance sont réguliers mais peu engendrent autant de perturbations. Dernier épisode en date, en mars, des actes de sabotages près de Chambéry avaient fortement perturbé la circulation des trains vers les stations de ski. La gendarmerie explore entre autres la piste d'opposants au projet de LGV Lyon-Turin.
Un an auparavant, en pleines vacances de février, environ 30.000 voyageurs avaient été stoppés plusieurs heures après un acte de vandalisme commis par un cheminot retraité sur la ligne Chambéry/Bourg-Saint-Maurice.