Le cycliste qui a découvert la tuerie de Chevaline se confie à la BBC : "c'était comme dans un film".
Tuerie de Chevaline : le témoin raconte
Le premier témoin de la tuerie de Chevaline, Brett Martin, livre un témoignage édifiant sur sa macabre découverte à la BBC.
Le cycliste Brett Martin, premier arrivé sur la scène de la tuerie de Chevaline, premier à avoir aperçu la voiture et les quatres corps sur la route forestière proche de Chevaline, raconte à la BBC sa macabre découverte.
Quand il a découvert la tuerie de Chevaline, Brett Martin a d'abord cru à un accident de voiture, avant de se rendre compte que "ça ne collait pas", et que la scène, qui semblait sortie tout droit d'un "film d'Hollywood", était celle d'un meurtre.
Comme à son habitude, cet ex-pilote de la Royal Air Force effectuait une promenade à vélo vers 14h30 ce 5 septembre, lorsqu'il a aperçu la voiture de la famille al-Hilli sur une petite route forestière peu fréquentée, selon le premier témoignage impressionnant qu'il a livré à la BBC.
Le moteur du véhicule, d'après lui, tournait toujours. A l'intérieur, gisaient le père, Saad, 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, et la belle-mère de 74 ans, tués par balles tout comme un cycliste français, retrouvé près du véhicule, apparemment une victime collatérale.
Les deux fillettes du couple, Zaïna (4 ans), et Zainab (7 ans) ont, elles, survécu à la fusillade.
"C'est le genre de choses sur lesquelles vous ne pensez jamais tomber dans votre vie", a expliqué Brett Martin.
Il croyait au début être confronté à un "terrible accident" de la route :
"Quand je me suis approché, la première chose que j'ai vue, c'est un vélo couché par terre. Comme j'avais aperçu le cycliste devant moi plus tôt, j'ai pensé qu'il se reposait".
"Je me suis encore rapproché. Une enfant très jeune titubait sur la route et au début, j'ai pensé qu'elle était juste en train de jouer car on aurait dit, de loin, qu'elle tombait, en rigolant comme le font les enfants".
Mais il lui est rapidement apparu qu'elle était "gravement blessée et couverte de sang". Etendue sur le ventre, elle "gémissait".
Faute de réception sur son téléphone portable, il n'a pu appeler les secours.
Il a alors mis la petite Zainab en position latérale de sécurité, mettant à profit les connaissances médicales de base acquises pendant sa formation de pilote.
Il s'est aussi penché sur le cycliste. "Je ne pouvais plus sentir son pouls, il était totalement inanimé".
Brett Martin croyait au début être confronté à un "terrible accident" de la route. Mais il s'est rendu compte très vite qu'il "y avait des choses qui ne collaient pas": "le vélo du cycliste ne se trouvait pas derrière lui. Il n'avait pas d'écorchures". "Comme les minutes passaient", il a "soudain réalisé" son erreur.
Autour de lui, il y avait "une odeur de caoutchouc brûlé, de moteur brûlant". Il est allé côté conducteur, couper le contact. Mais pour ce faire, il lui a fallu casser la vitre, criblée d'impacts de balles.
"Je n'avais jamais vu de gens tués par balles avant... Pour moi, ça ressemblait à un film d'Hollywood, et si quelqu'un avait crié "coupez !" et que tout le monde s'était levé, cela aurait pu être ça. Mais malheureusement, c'était la réalité".
"Il y avait beaucoup de sang et des têtes trouées par des impacts de balles. Cela ressemblait à une scène de la série policière "Les experts"".
"Il est devenu évident (...) que c'était un meurtre".
Brett Martin a d'ailleurs eu peur que le ou les tueurs soient encore là et s'en prennent à lui.
Après la découverte du drame, le procureur en charge du dossier avait rendu hommage à ses "réflexes extraordinaires", qui ont aidé à sauver Zainab.
Blessée par balle à l'épaule et violemment frappée à la tête, la fillette a été hospitalisée. C'est aujourd'hui un témoin clé. Sa petite soeur a été retrouvée indemne, cachée dans la voiture huit heures après la tuerie.