"On n'en veut pas!": une association du nord de la vallée du Rhône s'oppose à un projet de traitement de déchets australiens dans une usine Trédi (Séché Environnement) en Isère, après que l'Allemagne et le Danemark eurent refusé de traiter ces déchets.
"C'est une énorme quantité de déchets très dangereux qui serait brûlée dans l'incinérateur de Salaise-sur-Sanne. Il s'agit d'HCB (hexachlorobenzène), un des pires polluants existants, interdit en Europe depuis 1981 et dont l'exportation est interdite par la Convention de Bâle. Le Danemark et l'Allemagne ont refusé son importation", affirme l'association "Vivre Ici Vallée du Rhône Environnement" (Vivre) dans un communiqué.
La Convention de Bâle autorise en réalité l'exportation de HCB en cas de circonstances exceptionnelles, comme l'incapacité du pays d'origine à traiter ces déchets, mais l'association estime que l'Australie pourrait le faire par un procédé chimique et qu'une dérogation à la Convention de Bâle n'est donc pas justifiée. Selon elle, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'Allemagne et le Danemark ont refusé ces déchets.
Interrogée, la direction régionale de l'environnement en Rhône-Alpes a répondu que ce dossier faisait l'objet "d'un examen approfondi" par les services du ministère du Développement durable et de la DREAL et qu'"aucune décision n'était encore prise à ce jour".
L'Australie ne dispose pas d'alternatives de traitements satisfaisantes
Le 26 mai, Trédi a annoncé qu'elle avait été choisie par le groupe australien Orica pour traiter son stock historique de HCB, soit 15.000 tonnes produites de 1963 à 1996 à Sydney, par incinération à haute température dans l'usine de Salaise-sur-Sanne, sur les bords du Rhône entre Vienne et Valence. Un chargement initial de 132 tonnes pour valider le procédé est prévu fin 2014 en cas d'autorisation administrative.
"L'acheminement des déchets sera organisé dans le strict respect de la Convention de Bâle et de la Convention de Stockholm", qui règlementent les mouvements de déchets dangereux entre pays ainsi que la production et l'utilisation de substances chimiques très polluantes, assure la filiale du groupe Séché, selon laquelle l'Australie ne dispose pas d'alternatives de traitements satisfaisantes pour le HCB, classé comme polluant organique persistant.