Touchés par de grosses pertes, les 'VFD' - qui assurent une grande partie des lignes de bus en Isère - vont devoir faire des économies de taille. Pour l'heure, aucune suppression de poste n'est envisagée.
Ce jeudi 20 décembre, c'est jour de Comité d'Entreprise aux 'VFD' (Voies Ferrées du Dauphiné). Une journée où la direction va planter le décor. D'après plusieurs sources, la société accuserait des pertes de près de 3,8 millions d'euros en 2012. Lors du conseil d'administration, le mot "cessation de paiement" a même été lâché pour évoquer l'année 2013.Une société pas comme les autres puisqu'en février 2005, la majorité PS du Conseil général de l'Isère et les Verts ont voté la transformation de la Régie départementale des transports 'VFD' (à 100% publique) en une Société d'économie mixte détenue à 80% par le Conseil général. Le transporteur Kéolis est désormais le deuxième actionnaire et le Crédit Agricole détient aussi quelques parts.
Un passage du public au quasi privé qui s'avère plus difficile qu'imaginé. En effet, les 'VFD' ont perdu plusieurs lignes au fil des années car aujourd'hui, comme une société privée, ils doivent répondre à des appels d'offres pour décrocher des marchés. Et puis il y a eu l'augmentation vertigineuse du prix des carburants.
Des solutions ?
Aujourd'hui les 'VFD' comptent 640 salariés dont 400 chauffeurs. Pour l'instant, ils ne sont pas menacés. Pour trouver de l'argent plusieurs solutions sont envisagées. D'abord solliciter le Conseil Général. Ce dernier a promis une augmentation de capital de 764.000 euros, de quoi donner un peu d'air à la société. Le département pourrait de nouveau investir en 2013 sous réserve d'un plan d'action. Logiquement, les autres actionnaires comme Kéolis devront mettre la main au portefeuille.
L'autre levier pour sortir de l'ornière serait de renégocier le contrat de location. En effet, la majorité des cars appartiennent au Conseil général de l'Isère. Pour fonctionner, les 'VFD' lui versent plus de 2 millions d'euros chaque année. Pour l'instant, le Département estime que la convention de location se situe dans les prix du marché et n'envisage pas de baisser son prix, au risque d'être accusé d'accorder un avantage anticoncurrentiel.
La société doit donc travailler sur un plan d'action et se donnerait jusqu'au mois avril pour voir s'il fonctionne. Serait notamment envisagé un travail sur l'accidentologie. Les cars des 'VSD' sont plus souvent victimes de petits accidents que leurs concurrents, des froissements de tôles qui coûtent chers. Le taux d'absentéisme est également très important dans l'entreprise, une étude doit être menée pour tenter de comprendre.
Et puis, la direction prévoit des économies tous azimuts sur le téléphone, les frais de déplacement...
Une bonne nouvelle, qui aurait pu être assimilée à une mauvaise, est malgré tout tombée récemment. Les 'VFD' ont perdu le marché de la ligne 41 dans l'agglomération de Grenoble. Une bonne nouvelle car la liaison s'avérait déficitaire. On se satisfait de peu dans ce contexte difficile. Il va seulement falloir trouver une solution pour la vingtaine de chauffeurs qui, comme le veut la loi, devaient être repris par le nouvel exploitant de la ligne mais la plupart de ne sont pas d'accord.