Un homme a été interpellé par la gendarmerie mardi, il est suspecté d'être impliqué dans la mort de Victorine Dartois, 18 ans. Une perquisition a été réalisée à son domicile et sa garde à vue a été prolongée mercredi soir. Selon l'avocate de la famille, "ce n’est pas un proche de la victime".
Un homme de 25 ans a été placé en garde à vue dans l'affaire Victorine, annonce le parquet de Grenoble mercredi 14 octobre, confirmant une information de BFMTV. Le suspect a été interpellé mardi "dans le cadre de la procédure d'instruction pour enlèvement/séquestration et meurtre", indique le procureur adjoint, Boris Duffau, dans un communiqué. Mercredi soir, sa garde à vue "a été prolongée par une juge d'instruction de Grenoble".
L'homme est actuellement entendu par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie. Une perquisition a été réalisée à son domicile. Il réside à Villefontaine, tout comme la famille de Victorine. L'individu est par ailleurs "connu des services de la gendarmerie et de la justice pour différents délits de droit commun", selon le procureur adjoint.
"Pour des raisons tenant au secret de l'instruction et à l'efficacité de l'enquête, le parquet de Grenoble ne communiquera pas pour l'instant d'autres détails complémentaires", ajoute cette même source. Selon BFMTV, le suspect aurait reconnu avoir participé au meurtre de l'étudiante. Le parquet de Grenoble ne souhaite pas communiquer davantage sur cette interpellation avant la fin de la garde à vue.
Affaire Victorine: le suspect qui a reconnu les faits est âgé de 25 ans pic.twitter.com/sMWs7TA9lG
— BFMTV (@BFMTV) October 14, 2020
Les enquêteurs de la gendarmerie, qui se trouvaient sur les lieux de la découverte du corps mercredi matin selon Le Dauphiné Libéré, avaient quitté les lieux à la mi-journée. Ils y seraient restés une heure et demie pour vérifier les déclarations du suspect. Contactée par franceinfo, l'avocate des parents de Victorine, Kelly Monteiro, a expliqué que la famille demeurait "dans l'attente de l'identité de ce dernier (le suspect, NDLR) et de ses déclarations pour s'exprimer".
L'avocate prend la parole
En fin d'après-midi, Me Monteiro a tenu une conférence de presse devant le domicile des parents de Victorine. L'avocate affirme ignorer l'identité du suspect "donc on ignore si Victorine le connaissait, si elle le fréquentait ou si la famille le fréquentait". Elle assure cependant que "ce n’est pas un proche de la victime".
Alors que l'enquête prend un nouveau tournant, la famille de Victorine était réunie toute la journée au domicile familial. Me Monteiro a passé plusieurs heures à leurs côtés. Devant les médias, elle a évoqué "le soulagement" des proches de la jeune femme. "C’est ce soulagement de se dire que cette personne n’est plus dans les rues de Villefontaine et surtout, maintenant, on va pouvoir comprendre ce qui s’est passé et ils attendent avec beaucoup d’impatience ce que cette personne a pu relater aux enquêteurs qui sont en charge de son audition", a-t-elle complété, ajoutant que "les prochaines heures vont être très très longues pour cette famille".
Kelly Monteiro a également indiqué que la famille était "très optimiste" après cette interpellation, survenue une quinzaine de jours après la découverte du corps de l'étudiante. "De l’identification de cette personne va découler toutes les réponses à leurs questions", a conclu l'avocate.
Cellule d'enquête spéciale
Il s'agit de la première interpellation connue dans l'enquête sur le meurtre de la jeune femme de 18 ans. Victorine Dartois a été retrouvée morte dans un ruisseau près de Villefontaine (Isère) alors qu'elle rentrait chez elle. Son corps a été découvert par les gendarmes deux jours après sa disparition. L'autopsie avait conclu à une mort par noyade "avec intervention d'un tiers", écartant complètement la piste accidentelle. Cette autopsie n'avait révélé "aucune trace de violence sexuelle" bien qu'il ne soit pas "possible à ce stade de l'enquête d'écarter cette hypothèse", indiquait le parquet le 30 septembre.
Une quarantaine d'enquêteurs sont mobilisés sur cette affaire, une cellule d'enquête spéciale baptisée "HomRoche" a été créée. Trois juges d'instruction sont désignés dans le cadre de l'information judiciaire ouverte pour "enlèvement, séquestration et homicide volontaire". Depuis le début des recherches, 130 auditions de témoins ont été réalisées et plus de 600 personnes contactées lors de l'enquête de voisinage.
La mort de l'étudiante avait suscité un vif émoi à Villefontaine. Une marche blanche avait réuni quelque 6 000 personnes dans cette commune où réside la famille de la jeune femme. Pus d'un millier de personnes, proches et anonymes, se sont également réunies lors de ses obsèques célébrées mercredi 7 octobre à Bourgoin-Jallieu.
Mise à jour à 14h20 - De nouvelles informations nous sont parvenues sur le travail des enquêteurs sur place.