La biathlète iséroise Anaïs Chevalier-Bouchet, médaillée olympique et autrice de nombreux podiums en Coupe du monde, a annoncé la fin de sa carrière, ce mercredi 15 mars, à l'issue de la saison, qui se termine ce week-end.
Le biathlon français perd une de ses taulières. Anaïs Chevalier-Bouchet, double médaillée d'argent olympique il y a un an et triple médaillée mondiale en individuel, va mettre un terme à sa carrière à l'issue de la saison, qui se termine en fin de semaine à Oslo.
"Ce seront mes derniers tours de piste à Oslo. Il est temps pour moi de raccrocher la carabine et les skis", a écrit sur Instagram la biathlète de 30 ans, ce mercredi 15 mars, dans un message accompagné d'un dessin la représentant à la fenêtre d'un fameux combi allemand, aux côtés des mascottes des trois JO d'hiver auxquels elle a participé, de Sotchi (Russie) en 2014 à Pékin en 2022, en passant par Pyeongchang (Corée du Sud) en 2018.
"Je savais que je faisais ma dernière saison, c'est une décision qui est prise depuis cet été, mais je n'avais pas envie de l'annoncer parce que je ne voulais pas que ce soit un sujet, tout simplement, a-t-elle expliqué. Hier (mardi), quand j'ai vu les annonces de (retraite de) Marte (Olsbu Roeiseland) et Denise (Herrmann-Wick), je me suis dit: 'Bon, allez, j'y vais aussi, je suis'."
Une dizaine de médailles
Chevalier-Bouchet, qui a donné naissance fin 2019 à une petite fille, Emie, compte trois médailles olympiques à son palmarès : deux en argent (individuel et relais mixte en 2022) et une en bronze (relais féminin en 2018). Elle compte également sept médailles en Championnats du monde, trois remportées en individuel, argent du sprint et bronze de la poursuite en 2021 à Pokljuka (Slovénie), et bronze du sprint en 2017 à Hochfilzen (Autriche), plus quatre gagnées en relais.
Il n'aura manqué qu'un titre international à la native de Saint-Martin d'Hères, en Isère. C'est cet objectif d'or mondial qui avait motivé la prolongation de sa carrière après les JO 2022. Elle ne l'aura pas atteint, même si elle a abordé en tête de course le dernier tir debout de la mass start aux Mondiaux à Oberhof (Allemagne) en février.
Dix ans en Coupe du monde
"Je suis quelqu'un qui s'investit à 400 % dans ce que je fais. Je suis hyper investie du 1er mai au 1er avril, mais je ne me sens plus capable de le faire. Et pour moi, si je ne fais pas les choses à fond, ça ne sert à rien de les faire. Je suis fatiguée de le faire, d'être toujours en vadrouille. La famille rentre en compte, mais il n'y a vraiment pas que ça, c'est un tout", reprend-elle.
Depuis ses débuts en Coupe du monde fin 2013, Chevalier-Bouchet a pris 259 départs (avant les trois dernières courses à Oslo). Elle s'est imposée une fois : en poursuite à Hochfilzen en 2016. Elle est encore montée sur quatre podiums individuels au fil de l'hiver.
Je suis une acharnée de travail et j'ai vraiment l'impression d'avoir tout mis. Et finalement, si je n'ai pas été meilleure, c'est qu'il y avait des gens meilleurs que moi.
Anaïs Chevalier-Bouchet.
"Je dirais que c'est une belle carrière, pas extraordinaire, je n'ai pas brillé comme Marte ou Denise, mais j'ai mis mon cœur et mes tripes à chaque course. Je suis une acharnée de travail et j'ai vraiment l'impression d'avoir tout mis. Et finalement, si je n'ai pas été meilleure, c'est qu'il y avait des gens meilleurs que moi", estime-t-elle.
"Je suis heureuse de m'être donné les moyens de réussir, a-t-elle encore écrit. Fière de m'être accrochée dans les moments difficiles, fière d'avoir osé, d'avoir fait des choix, de les avoir assumés." Comme la Française, la star norvégienne Marte Olsbu Roeiseland et l'Allemande Denise Herrmann-Wick ont annoncé la veille mettre un terme à leur carrière à la fin de l'hiver. Et la Norvégienne Tiril Eckhoff, déjà absente toute la saison, mentalement épuisée, les a imitées dans la soirée.
Avec AFP