Biathlon : "L'état d'esprit est le bon", Emilien Jacquelin veut retrouver des couleurs après une saison chaotique

Après une fin de saison 2022/2023 difficile sur le plan mental, Emilien Jacquelin a débuté cette nouvelle saison de biathlon avec un autre état d'esprit. Le sportif de Villard-de-Lans pourrait de nouveau jouer les premiers rôles dès ce vendredi à Lenzerheide (Suisse), troisième étape de la Coupe du monde.

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"Réservoir vide" et tête en vrac, Emilien Jacquelin avait écourté sa saison précédente. Mais depuis le début de l'hiver, le biathlète isérois semble retrouver petit à petit des couleurs et compte bien le confirmer à Lenzerheide (Suisse), troisième étape de la Coupe du monde de biathlon, de jeudi à dimanche.

Avant l'enchaînement sprint-poursuite-mass start programmé dans les Alpes suisses, futur hôte des Mondiaux 2025 de biathlon, Emilien Jacquelin, 28 ans, reste sur son premier top 10 depuis son retour sur le circuit principal. Il s'est classé sixième de la poursuite à Hochfilzen (Autriche) samedi dernier. Un résultat accueilli avec une émotion visible.

Quand il avait décidé de dire stop dès fin février l'hiver dernier, immédiatement après les Mondiaux 2023, le double champion du monde de poursuite (2021 et 2022), atteint mentalement, ne s'interdisait pas de longs mois de break.

"Je ne vais pas vous dire tout ce qui se passe dans ma tête, ça va vous faire peur", avait-il lâché au cours des Mondiaux à Oberhof (Allemagne). "Il y a une fatigue globale. À un moment donné, il faut se poser les bonnes questions. Ça fait deux ans que je ressens le besoin (de faire une pause), que je n'ai jamais pris le temps."

"Assez vite apaisé"

Deux mois plus tard, début mai, le biathlète de Villard-de-Lans a finalement entamé une préparation estivale normale, sous la houlette du nouveau duo d'entraîneurs des Bleus, Simon Fourcade et Jean-Pierre Amat.

"Très vite, l'idée de reprendre m'est venue en tête. Ça m'a assez vite apaisé. Je me rappelle être aux Strade Bianche en Italie (une course cycliste début mars, NDLR), regarder (la Coupe du monde de biathlon à) Nove Mesto, et me dire : 'Bon, c'est à prendre en compte quand même'", racontait-il début novembre.

Aujourd'hui, je veux m'exprimer dans le sport que j'aime.

Emilien Jacquelin

"Et j'avais des projets extra-sportifs. Mais il y a eu cette prise de conscience, quand je me suis dit : 'Attends, ça j'ai envie de le faire plus tard, pas aujourd'hui.' Aujourd'hui, je veux m'exprimer dans le sport que j'aime", poursuivait-il.

Au fil de l'étape d'ouverture de la Coupe du monde à Östersund (Suède), Jacquelin a navigué autour de la 25e place, successivement 27e de l'individuel de rentrée, 24e du sprint et 23e de la poursuite, avec entre trois et cinq cibles manquées sur le pas de tir. Et, course après course, il s'est répété tout haut la nécessité d'être "patient" et "bienveillant" envers lui-même.

Aux portes du top 5

"Même si la préparation s'est bien passée, les coaches m'avaient prévenu que ça pouvait prendre du temps, que j'aurais besoin de retrouver des repères. C'est un discours qui pouvait être frustrant quand on en parlait. J'avais presque à cœur de leur prouver qu'ils avaient tort. Mais il s'avère que c'est une réalité", a-t-il constaté dans le froid polaire suédois.

"Pour l'instant, tout n'est pas réuni" mais "à chaque course, j'ai l'impression de gratter un tout petit peu, sur de l'engagement, de la confiance...", a-t-il positivé.

J'espère, que ça va payer à un moment donné.

Emilien Jacquelin

"J'ai travaillé fort, l'état d'esprit est le bon : j'aborde les courses avec envie, motivation, sans peur. J'y mets de l'énergie", a encore assuré le sportif de Villard-de-Lans. "Je sais, du moins j'espère, que ça va payer à un moment donné. En ce moment, ce n'est pas mon tour, mais j'y crois, je ne perds pas espoir, et je me bats."

Son retour à Hochfilzen dans le top 15, 13e du sprint, puis aux portes du top 5, sixième de la poursuite avec un 18 sur 20 au tir - jusque-là le meilleur résultat individuel des Bleus depuis le début de la saison -, incite à l'optimisme. À lui, coutumier des montagnes russes, de confirmer son renouveau dès ce vendredi 15 décembre lors du sprint (10 km) de Lenzerheide.

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