Ils sont indispensables pour assurer la sécurité de nos piscines, mais n’échappent pas à la pénurie de main d’œuvre. En France, il manque 5 000 maîtres-nageurs et la communauté d’agglomération Porte de l’Isère n’est pas épargnée. Conséquence : les plages d’ouverture des bassins ont été réduites pour le grand public.
Inaugurée en novembre dernier, la piscine Alice Milliat de Bourgoin-Jallieu est flambant neuve, mais son grand bassin est désespérément vide.
Comme les cinq autres piscines de la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère (CAPI), l’établissement a dû réduire ses horaires d’ouverture au moins jusqu’au 9 avril.
Cet aménagement des horaires concerne surtout le grand public. "Ça nous arrange pas du tout, regrette une jeune femme interrogée sur le parvis de la piscine. Par exemple, quand on voit que le samedi la plage horaire n’est que de 8 heures à midi, pour venir avec un bébé, c’est assez compliqué".
"Moi, j’avais l’habitude de venir le lundi et le mardi à la pause-déjeuner. Et maintenant que c’est fermé, je ne peux venir qu’un lundi sur deux, à 16h30" ajoute une autre cliente.
Six postes à pourvoir
Les maîtres-nageurs, répartis dans les six équipements nautiques de l'agglomération, manquent de partout. Pour exercer, les candidats doivent financer eux-mêmes une formation qui peut coûter jusqu’à 8 000 euros par an. À cela s’ajoute la lourde responsabilité, à la fois civile et pénale, en cas d’accident.
La communauté de communes paye ses maîtres-nageurs 1700 euros net par mois pour 35 heures hebdomadaires.
"On travaille dans le bruit, dans le chlore. On a des amplitudes horaires larges, nos vacances ne peuvent être prises que pendant les vacances scolaires, car on travaille avec l’Education nationale. Et on travaille aussi les week-ends et les jours fériés", énumère Nathalie Despré, maître-nageur sauveteur.
"Il faut que chacun reprenne goût à ce métier"
Pour retrouver les horaires habituels, il faudrait 23 maîtres-nageurs sur toute l’agglomération. Mais actuellement, elle n’en compte que 17. "Il faut que chacun reprenne goût à ce métier et qu’on puisse aussi le faire découvrir, explique Aurélien Leprêtre, vice-président délégué aux politiques sportives de la CAPI. On va organiser des portes ouvertes pour le premier semestre. On va aussi travailler avec les clubs et les instituts de formation".
La CAPI assure tout faire pour que les clubs sportifs et les groupes scolaires soient préservés. Pour le moment, seuls les horaires proposés au grand public sont concernés par ces aménagements.