"C'est une question humaine de solidarité" : un restaurateur isérois demande à son assureur de faire un geste

Pour la plupart des restaurateurs, la situation est critique. En Isère, l'un d'entre eux interpelle son assureur, encouragé par la première victoire d'un restaurateur parisien face à Axa.

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C'est devenu le seul moyen de subsistance dans le milieu de la restauration. Les plats à emporter se répandent des tables étoilées aux petites auberges pour limiter la casse économique en pleine crise du coronavirus.

"On a des demandes, c'est agréable, on est en contact avec des gens qui sont contents de nous trouver, sourit Frédi Meignan, propriétaire d'une auberge au lac de Freydiéres, perchée à 1150 mètres d'altitude, sur la commune de Revel (Isère). Après, par rapport à un week-end de l'Ascension normal, on fonctionne à 15 ou 20% de ce qu'on fait d'habitude, mais c'est toujours ça."
 
Pour s'en sortir, le restaurateur a activé tous les leviers possibles. Suspension de son salaire, chômage partiel pour ses employés, prêt garanti par l'état... Malgré tout, chaque mois, il doit payer plus de 5000 euros de charges fixes et de loyers, quelles que soient ses maigres recettes. Une situation qui ne pourra pas durer.

"On est dans une situation d'incertitude qui nous rend la chose très compliquée. Pour être honnête, c'est la première fois de ma vie d'acteur économique où la question de mettre la clef sous la porte peut se poser après l'été. Maintenant, on va y aller, on va tout faire pour que ça fonctionne", lance Frédi Meignan.

 

Première victoire en justice contre un assureur


Et pour que ça fonctionne un peu mieux, il espère un geste solidaire de ceux qui perçoivent, malgré le contexte, les loyers ou les assurances. "On ne gagne rien et on ne fait que perdre chaque mois. L'assurance, qui est là pour nous assurer, ne prend pour le moment rien en charge. Et on continue à payer nos mensualités à Axa. C'est une question humaine de solidarité, estime-t-il. On ne leur demande pas de se sacrifier pour nous, mais pour le moment, on perd 100% et eux, rien."

Un restaurateur parisien a remporté une première victoire face à son assureur, Axa, qui refusait d'indemniser ses pertes liées à la crise sanitaire. Mais ce dernier "va faire appel de la décision, tout simplement parce qu'elle a été prise dans l'urgence, sans débat sur le fond", a annoncé à l'AFP Eric Le Maire, directeur de la communication. Et surtout, Axa a minimisé l'ampleur de cette décision, écartant tout effet boule de neige sur d'autres restaurateurs, même en cas de défaite finale.

Frédi Meignan saura fin mai s'il peut rouvrir son auberge à compter du 2 juin. D'ici là, il espère un geste solidaire, une main tendue pour que les plus petits sortent la tête de l'eau en attendant des jours meilleurs.
 

 
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