La centrale nucléaire de Saint-Alban, en Isère, fait l'objet d'une dérogation environnementale afin de pouvoir fonctionner pendant la canicule. Il ne s'agit pas d'une demande "liée à la consommation d'électricité", selon RTE, mais d'un dispositif portant "sur la protection environnementale".
Une dérogation temporaire aux règles environnementales a été demandée pour permettre à trois centrales nucléaires de continuer à fonctionner pendant la canicule. Parmi elles, celle de Saint-Alban, en Isère, qui subvient à 30 % des besoins en électricité de la région.
Cette demande a été déposée le 12 juillet par EDF sur requête du gestionnaire du réseau à haute tension, RTE, afin de garantir le fonctionnement des infrastructures. En France, 29 réacteurs nucléaires sur 56 sont actuellement indisponibles pour diverses raisons, ont indiqué les deux organismes vendredi 15 juillet.
Depuis 2006, chaque centrale a des limites réglementaires de température de rejet de l'eau à ne pas dépasser, afin de ne pas échauffer les cours d'eau environnants et d'en protéger la faune et la flore. Les centrales pompent en effet l'eau pour le refroidissement des réacteurs, avant de la rejeter.
La réglementation prévoit cependant de possibles demandes de dérogation temporaire sur certains sites, "en cas de nécessité pour le bon fonctionnement du réseau électrique", souligne EDF. La demande de dérogation a été faite auprès de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a donné son accord, et du ministère de la Transition énergétique. Cet accord vaut pour une période allant jusqu'au 8 août inclus, sur fond de vague de chaleur intense.
Un dispositif lié à "la protection de l'environnement"
Elle concerne les centrales de Golfech (Tarn-et-Garonne), du Blayais (Gironde) et de Saint-Alban (Isère) et vise à "garantir le bon fonctionnement du réseau électrique qui nécessite de disposer à tous moments de moyens de production capables de s'ajuster à la demande en électricité", explique EDF.
Selon RTE, cependant, "il n'y a aucun risque concernant l'alimentation électrique des Français et cette demande n'est pas liée à la consommation d'électricité". "Il ne s'agit pas d'un enjeu de sûreté. Ce dispositif exceptionnel porte sur la protection de l'environnement", plus précisément la température autorisée pour les rejets d'eau dans la rivière bordant la centrale, indiquent les deux organismes.
En pratique, le dispositif de dérogation n'a jusqu'ici été utilisé qu'une fois, en 2018, pour la centrale de Golfech, pour 36 heures. Cela "s'accompagne d'une surveillance environnementale renforcée", ajoute EDF.