Le musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère a lancé, depuis le 25 janvier, une collecte participative pour récupérer des objets de la vie de tous les jours de la Seconde Guerre mondiale.
Des chaussures de soldat, des masques à gaz mais aussi de simples cuillères, du savon... Le musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère recherche toutes sortes d'objets de la Seconde Guerre mondiale. Un appel aux dons a été lancé, ce lundi 1er février, dans le cadre de cette campagne participative et tout le monde peut donc y participer.
Le musée cherche à compléter et étoffer ses collections. Un travail sur les collections, effectué pendant la fermeture des musées, a permis de mettre en lumière quatre familles d'objets recherchées en particulier :
- le quotidien dans les foyers (39-45)
- les prisonniers de guerre (39-45)
- les premières années du conflit (39-42)
- le Nord-Isère (Bourgoin-Jallieu, Crémieu, La Verpillère, La Tour-du-Pin, Vienne)
"Le musée date des années 60. Au départ, c'est un professeur des écoles qui a demandé à ses élèves de ramener des objets du conflit. C'était la base de la collection du musée. Ils ont surtout recueilli des objets de la résistance et de la déportation. Par la suite, les collections du musée se sont polarisées sur ces deux thèmes-là. D'autres aspects de la guerre, comme les objets liés aux prisonniers, ont été occultés", explique Alice Buffet, directrice du musée.
Une première pour le musée
C'est une première pour elle et son équipe. Le musée n'a jamais organisé une telle campagne participative : "On ne sait pas trop à quoi s'attendre. Nous savons qu'il y a encore des objets précieux dans les familles. Mais, on ne peut pas dire combien et où. Nous devons donc faire connaître le plus possible cet appel aux dons pour retrouver des petits trésors."
Nous vivons une époque charnière. Nous sommes à la fin de l'ère des témoins. Les personnes vivantes à ce moment-là de l'histoire disparaissent petit à petit. Beaucoup de familles se retrouvent avec des objets d'époque. Ils ne savent pas quoi en faire ou n'ont pas la connaissance de la pertinence de ces objets. Nous sommes là pour les récupérer et les préserver.
"Le plus haut niveau de protection pour un objet"
Pour participer, il faut remplir un formulaire disponible sur collecte39-45.isere.fr. Les objets mentionnés seront ensuite examinés par deux comités d'expert. "Des objets pourront ne pas être acceptés", ajoute Alice Buffet avant de reprendre : "D'autres seront acceptés mais ne seront pas forcément présentés dans notre collection permanente. Ils seront préservés et deviendront propriété du département. Ce qui est, en France, le plus haut niveau de protection pour un objet."
La collection du musée compte environ 8 000 pièces. Seuls 131 objets sont exposés au public.