Chaque jour, des dizaines de poids lourds traversent le centre du village de Chimilin pour accéder à l'autoroute A43 qui relie Lyon à Chambéry. Ils peinent à se croiser et montent régulièrement sur les trottoirs, effleurant les bâtiments. Les habitants n'osent plus circuler à pied.
Depuis des années, le passage incessant de poids lourds pourrit la vie des habitants de la petite commune de Chimilin, située au niveau d'une sortie de l'A43 entre Lyon et Chambéry.
Sur la rue principale, ils peinent à se croiser et montent régulièrement sur les trottoirs, effleurant les bâtiments. Les habitants ont peur de sortir de chez eux.
Jean-Yves Verger est l'un d'entre eux. Ce retraité habite la rue du centre depuis 4 ans. Et la façade de sa maison est régulièrement éraflée par les camions de passage comme en témoignent ces photos.
Et la situation est encore plus périlleuse au moment des entrées et sorties d'école.
Les parents n'osent pas conduire leurs enfants à pied (trop dangereux) tout le monde prend sa voiture et sur la place du village, c'est la pagaille comme vous pouvez le voir sur ces images fournies par la mairie.
La mairie impuissante
L'équipe municipale de Chimilin, bien consciente du problème, avoue son impuissance.
Impossible de réguler la circulation avec un feu tricolore. La route est sinueuse, la visibilité n'est pas suffisante et le risque serait trop grand pour les habitants de la rue qui sortiraient de leur propriété en voiture.
Impossible également d'interdire le passage des poids lourds. C'est la seule voie d'accès pour rejoindre l'autoroute dans ce secteur ont expliqué des responsables du conseil départemental aux élus de la commune.
Seule solution, le contournement.
Une déviation en projet
Une déviation est en projet depuis des années, mais le chantier a mis du temps a démarrer.
"Encore un peu de patience" plaide le maire de la commune, Monique Chabert. Les travaux, pour la création d'un premier rond-point (sur la RD 592) vont démarrer au début de l'été.
Le contournement, qui va permettre d'éviter la commune d'Aoste et de désengorger Chimilin, devrait être terminé d'ici fin 2019.
C'est une promesse de Bernard Perazio, le vice-président chargé des routes au conseil départemental.
Ce contournement est une priorité depuis trois ans, explique-t-il. Et si les travaux ont pris du retard, c'est que le chantier est particulièrement délicat avec des problématiques agricoles, environnementales (protection de la Bièvre notamment) mais aussi archéologiques. La déviation passe au milieu d'un site gallo-romain. Les fouilles se poursuivront d'ailleurs jusqu'à l'automne.
Ce qui n'empêchera pas le chantier de débuter mi-juin. Ils devraient durer un peu plus d'un an.
En attendant, les habitants de la commune comme Jean-Yves Verger continueront à vivre, chaque jour, avec la peur des poids lourds.