La SPA du Dauphiné est frappée de plein fouet par la pandémie de coronavirus. Non pas que le Covid-19 ait causé une vague d'abandons, mais plutôt un arrêt des dons, ressource essentielle à la survie de l'association. En grande difficulté financière, elle lance une cagnotte en ligne.
C'est une conséquence encore peu visible du confinement, mais pas moins sérieuse. Adoptions bloquées, bénévoles confinés, événements publics annulés... Les associations de protection des animaux tirent la sonnette d'alarme, comme la SPA du Dauphiné à Saint-Martin d'Uriage (Isère) qui se retrouve en grande difficulté humaine et financière suite à la crise sanitaire causée par le coronavirus Covid-19.
Depuis douze jours, Prune Rougot se retrouve bien seule à l'heure des soins. Confinement oblige, les bénévoles ne viennent plus prêter main forte depuis de longs jours. Une trentaine de personnes en moins, et une aide quotidienne précieuse amputée à l'association basée près de Grenoble. Alors les six salariés ne manque pas de travail.
"Les bénévoles sont souvent là l'après-midi pour nous aider à présenter les chats aux adoptants, également pour le ménage le soir : rincer les crottes, vérifier que les chats vont bien, sociabiliser les chats...", explique Prune Rougeot.
Une cagnotte pour survivre à la crise sanitaire
Mais au-delà du coup de main, les inquiétudes sont surtout financières. Le refuge est totalement fermé au public depuis près de deux semaines. Malgré tout, l'activité ne s'est pas arrêtée : "Notre refuge continue à accueillir toutes les semaines des animaux de fourrières de l'Isère pour leur éviter l'euthanasie", explique la SPA sur sa page Facebook.
Mais avec la suspension des adoptions et l'annulation des collectes, ses recettes se sont envolées alors que les dépenses pour les animaux, elles, demeurent. Résultat : un manque à gagner estimé à 30 000 euros si le confinement s'étend jusqu'à la fin du mois d'avril.
De quoi "considérablement impacter la santé financière (du) refuge". C'est pourquoi une cagnotte en ligne a été lancée, un appel à l'aide nécessaire pour survivre à cette crise sanitaire. Près de 6 000 euros ont été réunis sur cette plateforme samedi 28 mars.
"On vit uniquement de dons, grâce aux collectes qui nous permettent de ramasser beaucoup de nourriture pour tous les animaux. Et les adoptions permettent de payer les frais vétérinaires", détaille Julie Tripoli, responsable du chenil de la SPA du Dauphiné. Seul réconfort pour l'association : les abandons, ici, n'ont pas augmenté depuis que le Covid-19 est arrivé en France.
La SPA de Marennes (Rhône) en appelait à la responsabilité des propriétaires d'animaux de compagnie au début de cette crise sanitaire, craignant une vague d'abandons. "Toutes les sources scientifiques, l'Organisation mondiale de la santé en tête, concordent : le Covid-19 n'atteint pas les animaux de compagnie comme les chiens et les chats, et ils ne sont pas impliqués dans la propagation de cette épidémie", rappelle-t-elle. Aucune raison, donc, de se séparer d'eux sous prétexte de pandémie.