Coronavirus : comment se débarrasser de ses kilos de confinement... régime, naturopathie ou hypnose, à vous de choisir

Comment avez-vous mangé pendant ces presque deux mois? Avec un appétit d'ogre ou une gourmandise sereine ? Quelque soit votre profil, trois professionnels de l'équilibre livrent leurs conseils pour s'alléger en douceur de ces kilos post-Covid.

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En moyenne,  selon un sondage IFOP réalisé pour Darwin Nutrition, on nous dit que nous avons pris entre deux kilos et demi et quatre kilos. De quoi changer de taille et avoir du mal à enfiler ses petites robes (ou pantalons) d'été.

Certes, il n'y a pas à regretter d'avoir fait valser les cocottes et les marmites. Et ces beaux pains maison, ces tartes parfumées, ces escapades culinaires, à défaut de pouvoir courir la campagne, on les a savourés, partagés en buvant un petit verre avec la famille, les amis, de jolis moments qui s'accrochent encore un peu sur nos silhouettes de déconfinés.

Au delà de la repentance-pénitence, il est l'heure de sonner le rappel pour la remise en ordre diététique et le retour au droit chemin alimentaire. Comment glisser en douceur vers l'été en équilibre ? Les pros nous donnent quelques conseils et encouragements.

Isabelle Schillig, naturopathe et coach culinaire installée au dessus de Grenoble, à Uriage, intervient régulièrement sur les ondes de nos confrères de Francebleu Isère et sur nos plateaux dans l'émission "Ensemble c'est mieux ".


Pour elle, le maître-mot est douceur : ne maltraitons pas notre organisme sous prétexte de le remettre au pas à marche forcée.
 

Retrouver un rythme à 3 temps pour un quotidien allégé


Le petit déjeuner
  • Oublier le sucre qui va générer des pics glycémiques et des fringales et alimenter la machine inflammatoire et déclencher le stockage des graisses. Commencer la journée avec du salé : du jambon, un oeuf, de la viande des grisons ou une alternative végétale, du fromage si on le supporte mais en quantité modeste.
  • Ne pas avoir peur du gras, évidemment on oublie les tartines à la normande ou bretonne avec des piles de beurre. Préférer des oléagineux amande noisette, bons pour le mental et le moral.
  • Privilégier le pain complet plutôt que la baguette blanche qui cale moins.
  • Les végétariens pourront tartiner des purées de pois chiches ou de lentilles corail , recettes très simples à préparer.

A Midi

On continue sur sa lancée avec une protéine viande poisson ou végétale des légumes et une céréale si besoin pour tenir la distance.

Dans l'après-midi

Une collation vers 17 heures avec des fruits et des oléagineux. On peut aussi, si on est chocolatophile, croquer dans un carré bien noir évidemment.

Le soir
 
  • De la légèreté avant tout avec toujours le combo gagnant protéine/légumes.
  • La protéine nous permet la production de la dopamine qui va nous aider à lutter contre la fatigue.
  • On peut ajouter un peu de céréales pour compléter car il ne s'agit pas de s'affamer et d'enclencher un cycle de privation/frustation, peu propice à équilibrer le métabolisme.

N'oubliez pas la respiration, un truc tout simple pour reprendre pied et retrouver son calme. "A-t-on vraiment faim ou envie de mordre quand on dévore un paquet entier de gateaux ou la tablette complète de chocolat ?" demande gentiment Isabelle.

 

Et les plantes dans tout ça ?


Soutenir plutôt que drainer, explique Isabelle avec une image :"le foie c'est comme une station d'épuration, si elle est encombrée de déchets, elle  filtre moins bien... Donc associer le romarin qui va drainer et le chardon-marie qui va soutenir ce foie qui travaille beaucoup".

 

Un conseil, une astuce ?

Pourquoi ne pas faire un soir par semaine, ou même deux, une monodiète. On peut manger des légumes à volonté crus ou cuits, selon son envie et l'état de ses intestins, ou bien des céréales, du riz, du quinoa, du sarrazin, on évite les pates d'une manière générale, tout ce qui est transformé. On assaisonne son assiette avec des épices, des herbes (ciboulette persil coriandre menthe) et des huiles : olive, noix, sésame...

On peut aussi choisir les fruits, la saison des cerises est là, mais attention aux accélérations intempestives de transit.

Isabelle a repris ses consultations en présentiel avec le port du masque bien évidemment."Il faut s'habituer, pas facile de déchiffrer les expressions, il faut s'adapter et trouver une communication différente". Les téléconsultations sont toujours possibles pour accompagner les patients.

Quand aux ateliers de cuisine, ils reprennent aussi avec notamment un sympathique cours sur les pique-niques en bocaux et la cueillette des plantes.



L'hypnose au secours des gourmands et des hyperphages

Frédéric Miras, hypnothérapeute, installé près de Grenoble à Meylan. "Je pratique l'hypnose depuis mes 20 ans, pour m'amuser, et puis j'ai décidé après une formation d'un an d'en faire mon métier".

Frédéric entre dans sa sixième année de pratique. Avec lui, on peut arrêter de fumer, lutter contre une phobie, une addiction et bien-sûr perdre du poids.

 

L'impact du confinement sur la balance ?


Dans sa patientèle, il estime à 20 % le pourcentage de personnes venant consulter pour ce motif. Depuis le déconfinement, il remarque une hausse de ces patients d'à peu près 5 %. Parmi ces personnes, il y deux catégories : les gourmands addictifs comme la cigarette ou l'alcool. "On fait des gâteaux parce que c'est bon, ça fait du bien, ça calme l'angoisse " et les hyperphages, ceux qui avec l'angoisse mangent plus, dévorent, explosent le compteur calories.
 

Comment se déroulent les séances

Tout d'abord l'anamnèse, c'est à dire comprendre qui on a en face de soi, les valeurs, les croyances, le logiciel interne du patient et ses objectifs. Frédéric ensuite élabore un protocole avec la validation par le patient. L'hypnothérapeute peut alors emmener la personne dans cette hypno-relaxation en plusieurs phases de l'induction, l'approfondissement, et la sortie de la séance. Particularité : on repart à la maison avec des devoirs à faire, des exercices de respiration de cohérence cardiaque pour manger en conscience et des exercices audio et on pratique entre les séances pour ancrer cette reprogrammation de notre logiciel.

Il faut en moyenne 3 à 5 séances espacées sur 2 à 3 semaines, avec un suivi pour accompagner le patient. "Quelqu'un qui doit perdre 15 kilos ne les perdra bien évidement pas en 3 semaines mais il n'est pas lâché dans la nature ensuite".

 

Comment ça marche ?


Le degré de suggestibilité (capacité de l'humain à se mettre en état d'hypnose) varie selon chacun d'entre nous et tout dépend de la manière dont vous faites de l'hypnose.

L'hypnose rapide, comme celle des shows à grand spectacle montre 8 à 12 % de suggestibilité sur la population. "C'est pour cela qu'il faut beaucoup de monde dans une salle pour pouvoir être sûr de trouver des gens hypnotisables."

L'hypnose de relaxation lente, montre 95 % de suggestibilité sur les individus, c'est bien-sûr celle pratiquée par les hypnothérapeutes. Restent ces 5% personnes qui ne répondent pas à cette technique et qui pourront être adressées à d'autres formes de thérapies .
 

Michel Salvi, médecin nutritioniste installé près de Grenoble à la Tronche, fait maigrir ses patients depuis plus de 40 ans. Il les accompagne avec un régime, oui mais surtout une hygiène de vie différente et installée dans la durée et la compréhension de ce poids en surplus.

 

Constat et surprise


Pendant le confinement, beaucoup de ses patients ont maigri et de manière notable avec 6 à 7 kilos en moins sur la balance : "normal explique le praticien, ils étaient déjà en route, ils ont suivi le protocole, ils avaient le temps de faire les menus, les courses et cuisiner. Les hommes d'affaires n'allaient plus au restaurant."
 

Le régime du docteur Salvi


Le docteur Salvi fait maigrir parfois de manière considérable ses patients avec des règles simples et un slogan percutant : " ne faites pas de gaffe !" 

Premier ennemi, le grignotage qui chahute notre équilibre. Le second est l'alcool et par association le sucre. Enfin les féculents ne sont pas les bienvenus tant que la personne n'est pas en route vers son objectif.

La praticien réeduque aussi notre oeil et les quantités que nous mangeons en demandant la pesée des aliments : "oui c'est contraignant mais éclairant car souvent on ne se rend pas compte des quantités entre un petit bout de pain ou de chocolat." Il détermine ces quantités selon l'objectif de la personne : une femme de 56 kilos ne mangera donc pas la même quantité de protéines qu'un homme de 85 kilos, c'est l'évidence.
 

La bonne nouvelle !


Selon le docteur Salvi, qui traite des patients avec des pertes de poids massives sur plusieurs mois, "quand on a seulement 3 à 4 kilos supplémentaires à perdre, si on reprend sa vie d'avant, normalement, on va les perdre ces kilos. Il y aura auto-régulation, pas besoin d'entamer un régime drastique."

Par contre, si on garde ses habitudes de confinement avec apéro, sucre et grignotage à gogo, il est à craindre que ces bourrelets ne s'installent. 

Retenons donc que si on s'active à nouveau avec des repas raisonnables en oubliant un peu les tartes et autres douceurs rassurantes, tout devrait rentrer dans l'ordre naturellement .... Merci Docteur !

 
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