Depuis quelques jours les cliniques se préparent à déclencher leur Plan Blanc. Il s'agit d'un protocole destiné à adapter la structure à un événement exceptionnel. Une épidémie comme celle du coronavirus en fait partie.
"On est prêts à relayer l'hôpital" assure Alexandre Gairoard, le directeur de la Clinique des Côtes du Rhône à Roussillon. "Je ne suis pas inquiet, on s'est bien préparés. Nous avons tous à coeur de bien réussir".Comme dans tout établissement médical, la clinique peut déclencher son Plan Blanc sur ordre de l'ARS, l'Agence Régionale de Santé. Il s'agit d'un protocole bien précis destiné à adapter la structure en cas d'événement exceptionnel : attentat, avalanche, incendie dans un hôpital, épidémie...
Depuis le début du confinement, la clinique est en lien constant avec le Centre Hospitalier de Vienne. Plusieurs scénarii ont été envisagés : coordonner les services des urgences des deux établissements pour accueillir les patients de médecine générale, rapatrier des patients de l'hôpital à la clinique, transformer leur service ambulatoire en hospitalisation jour et nuit...
"Aider aux urgences"
"Pour le moment la fréquentation a baissé de moitié mais on nous a dit de nous préparer à aider aux urgences'" confirme Alexandre Gairoard. Car dans les prochaines jours, les prochaines semaines, la clinique pourrait accueillir à la fois des malades du COVID 19 et des patients de médecine générale du CH de Vienne.
Aux Côtes du Rhône, deux salles d'attente ont été mises en place. L'une pour les patients habituels, l'autre pour des personnes présentant des symptômes donc susceptibles d'être porteuses du virus.
"La majeure partie des gens appelle le 15. Les opérateurs si besoin les orientent vers le CH de Vienne, c'est lui le régulateur" explique Alexandre Gairoard. "Mais il y a des gens qui viennent chez nous de leur propre fait, et on les reçoit".
Libérer des lits
Dans un premier temps, la clinique peut libérer des lits pour des patients de médecine générale afin de désengorger l'hôpital.
L'établissement compte deux étages, il pourrait donc si besoin accueillir également des personnes souffrant du COVID 19 qui seraient isolées des autres malades. Il s'agirait de patients stabilisés ou souffrant d'une forme bénigne. La clinique ne disposant pas d'un service de réanimation, elle n'a pas les moyens d'intuber ou de ventiler.
Au total, 36 lits pourraient être débloqués pour les patients de médecine générale et une quinzaine pour les malades COVID 19.
Le personnel sur les starting-blocks
Le bloc opératoire étant fermé, les infirmières et les aide-soignants du service sont au chômage technique. Mais eux aussi sont prêts à intervenir, c'est-à-dire revenir à la clinique ou se rendre au CH de Vienne pour renforcer les effectifs.
Le matériel des Côtes du Rhône pourrait aussi être transféré à Vienne. C'est déjà le cas des moniteurs des salles de réveil.
Pour le moment la clinique n'a pas de cas de COVID 19.