Covid-19 : " une situation sous contrôle, mais sur le fil du rasoir", aux Pompes Funèbres Intercommunales de Grenoble

"La situation est tendue, mais encore sous contrôle" estime ce jeudi 5 novemble le PDG des Pompes Funèbres Intercommunales de l'agglomération de Grenoble, basée à la Tronche, qui redoute toutefois le "pic" de la deuxième vague, anticipe "le pire" et réfléchit à des solutions "au cas où"

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En ces temps de pandémie, les pompes funèbres aussi sont en première ligne depuis l'apparition du Covid-19. Soumises aux préconisations sanitaires changeantes, mais aussi en contact avec des familles privées de cérémonies pour honorer leurs défunts, ou qui parfois n'ont même pas pu, lors du 1er confinement, dire un dernier adieu à ceux qui ont les ont quittés..

"Un contexte humain délicat, et un deuil encore plus douloureux pour les familles" assure Jean-Marc Gauthier, le PDG des Pompes Funèbres Intercommunales de l'agglomération de Grenoble. " Nous essayons de les recevoir avec la plus grande qualité d'écoute et de bienveillance, avec la même qualité d'accueil, de service, qui fait partie de notre mission " même si le contexte sanitaire bouleverse tout, dans la mort comme dans la vie quotidienne.

Une situation à flux tendu, mais sous contrôle...pour l'instant 


Il a fallu d'abord repenser toute l'organisation de l'espace, et celle des missions des 89 salariés qui travaillent au centre funéraire. Ils ont modifié les plannings, les équipes. On ne reçoit plus les familles que sur rendez-vous, une partie des démarches se fait uniquement par internet.
 

Près de 25 familles chaque jour au centre funéraire, dont la moitié ont perdu un proche décédé du Covid

La courbe des décès ne cesse d'évoluer, à la hausse. "Nous acceuillons près de 25 familles chaque jour, et la moitié d'entre elles ont perdu un proche décédé à cause du Covid" souligne Jean-Marc Gauthier.
Au centre funéraire, il a fallu multiplier par deux les équipes d'inhumation dans les cimetières et celles qui creusent les tombes pour recevoir en terre les sépultures. 

Le nombre de crémations a aussi augmenté. Les deux fours de Gières sont en constante activité. Dès dimanche prochain, le 8 novembre," nous devrons les faire fonctionner, et mobiliser du personnel supplémentaire. Des collaborations ont été établies avec d'autres crématoriums, comme celui de Chambéry en Savoie par exemple" précise le responsable.

"Nous avons réfléchi au pire scénario"

 

"Des réquisitions envisagées si la situation devenait trop grave"


Jean-Marc Gauthier tient à rassurer "Qu'il s'agisse des inhumations ou des crémations, nous parvenons pour l'instant à conserver le délai, raisonnable, de 6 jours après le décès d'une personne" mais il veut aussi être réaliste " les hôpitaux sont bondés, on sait que le pic de l'épidémie a priori n'est pas encore atteint, alors on se prépare tout de même au plus dramatique, si jamais nous sommes débordés et que l'on ne peut plus faire face".

Concrétement, les Pompes Funèbres sont en contact journalier, avec tous les acteurs concernés : les hôpitaux et la préfecture. 

Et si la courbe des décés devient exponantielle, il faudra procéder à des réquisitions, pour accueillir les cerceuils. La patinoire de Grenoble pourrait-elle faire partie de la liste des sites concernés? " Des tas de rumeurs circulent, la patinoire Pôle Sud est une piste, oui, mais elle n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant. (...) Quoi qu'il en soit nous on tente d'anticiper, on peut soumettre des idées, mais la décision ne relève pas notre responsabilité, les décisions et les réquisitions se feront sous l'autorité du préfet" rappelle Jean-Marc Gauthier.
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