Tout a commencé à 16h30 ce vendredi 2 octobre, dans la cour de promenade du centre pénitentiaire de Saint-Quentin Fallavier (Isère). Un 1er détenu s'est hissé sur le toit d'un bâtiment de sanitaires, rejoint par 4 prisonniers. Ils réclamaient leur transfert vers un autre établissement.
Les incidents ont éclaté à l'heure de la promenade des prisonniers de l'étage n°1 du centre de détention. Au moment de regagner leur cellule, l'un d'eux est parvenu à se hisser sur le toit d'un petit bâtiment qui abrite des sanitaires et sert d'espace de rangement à du matériel d'entretien. " Des murs qui font bien entre 3 à 4 mètres de haut et qui sont entourés de barbelé enroûlé" nous a expliqué Alain Chevallier, secrétaire régional Ufap-Unsa Justice, qui travaille sur place et que nous avons pu joindre ce soir par téléphone, après le dénouement de la situation.
Selon son récit, quatre détenus sont parvenus à rejoindre le 1er prisonnier qui avait gagné le toit, tandis que quatre autres, toujours dans la cour, leur prêtaient main forte. Une fois en haut, les hommes se sont allongés, collés aux parois. "Puis l''un d'entre eux est alors redescendu, en direction d'un des bâtiments principaux où il a recupéré par les barreaux des fenêtres des couvertures, des vivres et même un portable" précise Alain Chevallier : "ils avaient manifestement décidé de passer la nuit, en tout cas du temps, sur les hauteurs de ce petit local, pour parvenir à leurs fins".
Leur revendication ? Ils réclamaient tous d'être transférés vers un autre établissement. "Ce sont pourtant des hommes en fin de peine, mais qui vivent leur détention en milieu fermé, contrairement aux autres étages où les portes sont ouvertes le matin, et les détenus ont ce qu'on appelle une clé de comfort et peuvent vaquer dans les couloirs" précise le secrétaire regional du syndicat qui ajoute " les incidents surviennent souvent ainsi, en fin de semaine, sans prévenir, quand les esprits sont plus tendus que d'habitude".
Des tirs de sommation...en vain
"Notre premier souci dans ces situations" poursuit Alain Chevallier, "c'est de sécuriser le périmètre où ils sont, d'éviter qu'ils parviennent à accéder à des entrées vers des secteurs sensibles ou stratégiques, et que le mouvement, collectif, même de moindre ampleur, ne finisse pas par se propager à l'ensemble de l'établissement".
C'est précisément ce qu'ont fait les personnels pénitentiaires : après des tirs de sommation, restés sans effet, ils ont sollicité l'intervention des unités spécialisées, les Equipes Régionales d'Intervention et de Sécurité, venues de lyon, mais aussi la gendarmerie nationale, au total plus d'une quarantaine d'hommes mobilisés qui sont parvenus à maîtriser la situation en près d'une heure-et-demi. " Vers 18 heures, c'était fini, sans blessé aucun d'un côté comme de l'autre" conclut Alain Chevallier, plutôt soulagé, " car vous savez, on ne sait jamais vraiment comment cela peut tourner".
Les détenus ont été placés en cellule disciplinaire, dans l'attente de leur déférement vers d'autres établissements, différents, au moins pour trois d'entre eux. Tous devront répondre prochaînement de leurs actes devant la justice.