L'ancienne gare de Châbons, en Isère, s'est transformée en cabinet vétérinaire depuis le mois de mai. Une nouvelle vie offerte au bâtiment ferroviaire désaffecté avec l'aide de la SNCF.
Si les trains continuent de s'y arrêter, cela fait plus de 20 ans que les passagers ne rentrent plus dans la gare de Châbons, petit village du centre de l'Isère. L'ancienne gare, bâtiment d'un étage longeant la voie ferrée, s'est pourtant vue offrir une seconde vie. Elle accueille depuis quelques mois chiens, chats et autres animaux domestiques. Trois vétérinaires y ont installé leur cabinet, déjà adopté par les habitants des environs.
"Ce sont des bâtiments qui ne servent généralement pas à grand chose, donc ça fait plaisir à tout le monde. Et ça fait un nouveau cabinet qui peut s'installer", témoigne Pascale qui habite non loin de là, à Sérézin-de-la-Tour. "Ca ne se voit même plus que c'était une gare", s'étonne pour sa part Jean-Louis qui habite dans le secteur depuis quelques mois.
La transformation d'un lieu "chargé d'histoire"
Les guichets de l'ancienne gare, fermés de longue date, ont laissé place aux salles de consultation. Un projet de reconversion insolite qui a séduit la SNCF. L'entreprise ferroviaire a pris à sa charge 300 000 euros de travaux pour la rénovation de l'extérieur du bâtiment. Ne restait qu'à aménager l'intérieur selon certaines contraintes.
"Au début, le fait que ce soit une gare, ça nous a questionné. (…) On ne voulait pas que les trains nous causent trop de nuisances sonores. Finalement, on ferme les fenêtres mais ça va", explique Carène Bouvier, l'une des vétérinaires du cabinet.
C'est un éleveur de la commune qui a glissé l'idée à Benjamin Dubail, vétérinaire et gérant du cabinet. Un an et demi après avoir acquis le bâtiment, le cabinet a pu ouvrir. Non sans rappeler des souvenirs à certains clients.
"La gare, c'est un lieu de passage très important. Il y a un parking, on est au milieu du village et c'est chargé d'histoire. Les gens qui passent par là ont souvent connu la gare il y a 30, 40 ou 50 ans. Ils ont une mémoire de ce qu'était le bâtiment, donc quand ils rentrent, ils ont toujours une anecdote", raconte le gérant.
Clin d'œil au passé ferroviaire du bâtiment, l'enseigne "cabinet vétérinaire" est inscrite en lettres blanches sur fond bleu sur la devanture de la nouvelle clinique. Seuls les visiteurs, maintenant poilus et à quatre pattes, sont venus remplacer les voyageurs.