Dans le secteur de Chamechaude, en Isère, 70 brebis se sont comme volatilisées. Pendant plusieurs jours de nombreux moyens ont été déployés pour retrouver les bêtes manquantes. Cette disparition représente un manque à gagner important pour les deux éleveurs concernés qui ne savent pas comment ils pourront être indemnisés
Plusieurs troupeaux sont en estive à Chamechaude en Chartreuse. Début août, après un comptage, sur 600 brebis, 70 manquent à l’appel. Alors, durant une dizaine de jours les agents de l’ONF, des parapentistes, des dronistes et des alpinistes, ont scruté chaque recoin.
"On a vraiment mis tous les moyens. Mon collègue Eude s’est même mis en danger dans les bas rocheux. C’est à partir de ce moment que l’on a décidé d’arrêter les recherches. On allait de plus en plus loin par désespoir pour essayer de retrouver ces carcasses. Finalement on faisait cela pour les indemnités car nos fermes sont tellement petites que si on nous enlève 70 bêtes sur une petite structure ce n'est presque pas viable", témoigne Jérémie Carron, éleveur à la ferme Les agneaux d'Arzay.
Une disparition inédite
Chaque année plusieurs centaines de brebis viennent à Chamechaude pendant l’été. Il y a quelques cas de prédation ou de pertes mais en 20 ans Sylvain Duloutre, le maire de Sarcenat, n’a jamais vu cela. "C’est un petit peu unique dans le passé on a eu quelques groupes de trois quatre brebis taquines qui allaient se cacher pendant quelques jours dans des trous et ressortaient régulièrement. À cette échelle-là, on n’a jamais vu cela pour l’instant. C’est un mystère cette disparition", explique l'édile.
Les hypothèses de prédation ou de vol ou même de perte, ne sont envisageables pour l'éleveur : "Il faut monter à 1 400 mètres d’altitude, puis trier le troupeau, prendre 70 bêtes, monter de hautes barrières. Pour mener à bien cette opération il faut un camion avec un pont de chargement pour y mettre les bêtes..."
Le problème c’est que l’on n’a pas de réponses.
Jérémie CarronEleveur à la ferme Les agneaux d'Arzay
Jérémy et sa compagne gèrent la production jusqu’à la vente directe. La perte subie équivaut à deux ans de travail sans indemnités possibles. Pour les aider dans ce moment difficile, des clients ont créé une cagnotte participative.