"Et en plus, ça paye bien !" : comment 800 chèvres et brebis sont utilisées pour lutter contre les incendies

Entre Isère et Drôme, un berger et ses 800 chèvres et moutons sont missionnés par la SNCF pour débroussailler 20 km de voies ferrées désaffectées. Une initiative, appréciée des riverains et des municipalités, dont le but est notamment de lutter contre les incendies tout en préservant le patrimoine ferroviaire.

800 chèvres et brebis qui broutent au beau milieu de voies ferrées... L'image est suprenante. Ici, à Manthes, petit village aux confins de l'Isère et de la Drôme, elle est presque devenue commune.

Depuis début mai, Jean-Michel Cazeau, éleveur berger, est venu spécialement des Bouches-du-Rhône avec son troupeau de chèvres grecques et de brebis provençales pour une mission de six mois d'écopastoralisme.

Leur terrain de jeu : 20 km de voies ferrées désaffectées entre Beaurepaire en Isère et Saint-Rambert-d'Albon dans la Drôme. Ronces, mauvaises herbes : elles s'occupent de tout. Les chèvres mangent buissons, arbres et orties. Les brebis, elles, s'occupent de l'herbe. Une manière plus écologique de défricher.

"L'herbe peut se régénérer. Plus on passe, plus la bonne herbe repousse et de moins on a de mauvaises herbes. On fait paturer, elles mettent de l'engrais. Derrière nous, la nature revit, les insectes et les oiseaux remangent", explique l'éleveur berger, qui accomplit cette tâche pour la deuxième année. En à peine deux mois, quatre kilomètres ont déjà été parcourus par ses 800 ruminants défricheurs.

Ça nourrit le troupeau et en plus, ça paye bien !

Jean-Michel Cazeau, éleveur berger

Cela comporte beaucoup d'avantages pour lui : a nourrit le troupeau et en plus, ça paie bien ! On est bien rémunérés par la SNCF. On n'est pas perdus en montagne, on n'a pas vraiment de problèmes de loups, tout le monde vient nous voir, les écoles, et les familles le week-end. Pour nous, il n'y a que des bénéfices, on est accueillis à bras ouverts par les communes, les agriculteurs, tout le monde se met en quatre pour nous. Et les retours de la SNCF ainsi que des communes et des particuliers sont très positifs", explique, ravi, Jean-Michel Cazeau.

Pour Manthes, commune de 600 habitants, c'est une vraie opportunité : il est impossible pour la mairie et ses services d'entretenir la voie ferrée, où aucun train n'est passé depuis treize ans. "Ça permet de nettoyer la voie ferrée, explique Gérard Vallet, conseiller municipal. On a déjà du mal à entretenir nos chemins, nos budgets sont de plus en plus serrés. C'est une initiative qui plait à tout le monde."

Lutte contre les incendies et préservation du patrimoine ferroviaire

Les violents feux de forêts, qui ont frappé l'Isère et la Drôme à l'été 2022, restent dans toutes les mémoires. Ça tombe bien, la prévention  contre les incendies est l'une des raisons pour laquelle la SNCF a fait appel à ce berger. "Il y a la thématique 'incendies' de plus en plus présente dans tous les départements", confirme Oriane Meletta, chargée de mission développement durable à SNCF Réseau.

Mais ce n'est pas le seul enjeu : "La visibilité des anciens passages à niveau, que des routes et usagers traversent encore, et le fait de ne pas laisser le patrimoine ferroviaire se détériorer par la pousse d'arbres au milieu des voies", énumère-t-elle. La mission de Jean-Michel Cazeau et de ses chèvres et brebis prendra fin mi-octobre.

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