Depuis plusieurs mois, les habitants de la Tour-du-Pin peuvent observer des chèvres sur certaines parcelles de la ville. Elles participent à l'entretien des terrains dans le cadre de l'éco-pâturage, une pratique qui tend à se développer.
Depuis plusieurs mois, les chèvres se multiplient dans certaines parcelles de la Tour-du-Pin (Isère). Elles sont au cœur d’une expérimentation : l’éco-pâturage, une pratique qui tend à se développer. C’est la SNCF qui est à l'origine de cette expérience. La compagnie ferroviaire explique que "pour les communes et les gestionnaires, avoir recours au pâturage est une pratique qui se développe de plus en plus (notamment dans le cadre de la réduction de l’usage des produits phytosanitaires)".
L’idée a ensuite germé pour entretenir d'autres terrains. Sur une parcelle de la ville, puis sur une parcelle conjointe avec la SNCF et la société d’autoroute Area. "On a vu que c’était quelque chose qui fonctionnait plutôt pas mal. Il y a un talus entre la gare et l’école qui est très pentu, et qui était vraiment plein de plantes nuisibles comme la renouée du Japon. Il était très difficile d’accès, d’entretien, pour nos agents des espaces verts", explique Lucille Roué, responsable de la communication de la commune savoyarde. "Les élus ont vu ce qui pouvait se faire à proximité. La SNCF avait démarré puis nous, ensuite, on a pris la balle au bond."
Les chèvres travaillent en toute autonomie
Sur la parcelle partagée entre les trois structures, "l’idée était de passer à un talus avec des arbres âgés et potentiellement dangereux (notamment pour la zone de gare en contrebas), des espèces invasives, à un talus ouvert avec une végétation de type prairial", décrit Florence Pierreville de SNCF Réseau.
Le pâturage entraîne ainsi plus de luminosité, moins d’espèces invasives et arbres à risques, des interventions sur la végétation moins fréquente, car la gestion pastorale maintient une pression pour limiter la pousse des arbres.
Entre la gare et l’école, les chèvres ont pris leurs aises dès le printemps. Elles ont été rejointes par celles présentes sur la parcelle de la ville, "simplement parce qu’elles avaient déjà bien travaillé. On les a mutualisés. Il y a maintenant une quarantaine de têtes", précise Lucille Roué.
Une pratique ludique et éducative
L’éco-pâturage est une pratique qui se développe dans d’autres villes. "C’est une pratique qui tend à se développer sur plusieurs aspects. Déjà pour une question de praticité. On laisse les chèvres faire d’une certaine manière, à partir du moment où le terrain est clôturé. Elles sont vraiment en autonomie […] Puis ça un côté assez ludique. La chance qu’on peut avoir est que la parcelle jouxte avec une école. Donc on a les enfants qui voient les chèvres de la cour. On a des ateliers qui vont être prévus pour justement expliquer un peu la démarche et créer une prise de conscience par rapport à l’environnement."
Les chèvres vont être encore mobilisées quinze jours à trois semaines, avant que le berger les reprenne fin octobre, pour les mettre au chaud. Après des tests concluants, le rendez-vous est déjà pris pour 2023, quand les jours seront plus calmes.