HRS, concepteur et fabricant de stations à hydrogène basé près de Grenoble en Isère, va implanter huit stations d'hydrogène bas-carbone en Ile-de-France. Le drômois McPhy fournira des électrolyseurs, tous destinés à la société de taxis Hype
HRS, concepteur et fabriquant de stations à hydrogène basé près de Grenoble, va implanter huit stations d'hydrogène bas-carbone en Ile-de-France, et le fabricant d'électrolyseurs drômois McPhy fournira des électrolyseurs, tous destinés à la société de taxis Hype.
Un contrat de plusieurs millions d'euros
Le montant du premier contrat de HRS (au prix catalogue) "peut représenter jusqu'à 5 millions d'euros" selon les options et le design, pour une station pouvant servir 200 kg d'hydrogène par jour et une autre d'une tonne par jour, a indiqué à l'AFP Adamo Screnci, directeur général délégué de HRS (Hydrogen Refueling solutions), anciennement TSM, basé à Champ-sur-Drac (Isère).
HRS a par ailleurs signé un contrat d'exclusivité avec Hype pour la fourniture de six autres stations en Ile-de-France, pouvant représenter jusqu'à 19 millions d'euros de chiffre d'affaires, d'ici la mi-2023.
Au passage, HRS et sa holding ont souscrit pour 8 millions d'euros d'obligations convertibles au capital de Hype, qui pourront être converties en actions Hype, avant leur date de maturité sous certaines conditions, indique HRS dans un communiqué.
"Pour développer et créer une filière Hydrogène en France qui ait du sens, il faut absolument relier les utilisateurs et les infrastructures", a commenté M. Screnci pour expliquer la démarche.
Le projet de stations de ravitaillement, qui devrait recevoir des aides publiques au titre de la décarbonation des transports, s'ajoute aux huit stations hydrogène bas-carbone déjà annoncées fin janvier en Ile-de-France par la société HysetCo, détenue par Air Liquide, Toyota, STEP (Hype), Kouros et TotalEnergies, qui vise un passage à l'échelle de la mobilité hydrogène dans la perspective des Jeux Olympiques à Paris en 2024.
Une première station porte de Saint-Cloud à Paris
La première station dans le cadre du projet HysetCo a ouvert porte de Saint-Cloud (ouest de Paris), l'hydrogène y est produit par électrolyse de l'eau et alimenté par l'électricité du réseau venant aux deux tiers du nucléaire, énergie non émettrice de gaz à effet de serre.
Hype possède une flotte de plus de 100 taxis hydrogène, qui jusqu'à présent était considérée comme expérimentale.
La mobilité hydrogène s'inscrit plutôt dans le développement des véhicules très lourds, camions, trains, bateaux, mais certaines flottes captives utilisées de façon intense, comme les taxis, peuvent aussi être intéressées.
La quasi-totalité de l'hydrogène produit aujourd'hui en France et dans le monde, est largement d'origine fossile (gaz notamment) et nocive pour le climat.
De l'hydrogène décarboné
Dans le cadre de ce projet, il s'agira d'hydrogène "décarboné", produit soit en Normandie dans le nouveau hub récemment annoncé par Air Liquide, soit en Europe du Nord, en Vendée, ou localement en Ile-de-France, a indiqué M. Screnci.
Parallèlement, dans un communiqué distinct, le fabricant d'électrolyseurs McPhy a annoncé lundi une première commande avec Hype pour équiper le réseau de stations Hype d'un électrolyseur alcalin de 2 MW, afin de fabriquer l'hydrogène sur place.
Dans le cadre de cet accord, McPhy a comme HRS, souscrit des obligations convertibles émises par Hype pour un montant de 12 millions d'euros.
Deux autres stations de très grande capacité devraient être commandées d'ici au 30 juin, indique McPhy dans son communiqué en évoquant aussi un "accord-cadre de co-exclusivité" liant Hype à McPhy, portant sur le déploiement par Hype d'ici 2025 "d'un minimum de 100 stations en France et en Europe" dont 50% seraient attribuées à McPhy.