Agent municipal tué à Grenoble : "Ça va être très long à accepter", la Ville déclare une journée blanche pour les collègues de Lilian Dejean

Une trentaine de collègues de Lilian Dejean, agent municipal de 49 ans tué dans l'exercice de ses fonctions, se sont rassemblés ce mercredi matin devant les locaux du centre technique municipal de Grenoble. La Ville a déclaré une journée blanche pour les équipes de la propreté urbaine pour leur permettre de se retrouver.

Ce mercredi matin, devant les locaux du centre technique municipal de la ville de Grenoble, les cœurs sont lourds et les mines sont tristes. "C’est très douloureux, nous dit Virgile Comella, agent de la propreté urbaine, ça va être très long à accepter car Lilian, c’était une figure de la mairie de Grenoble, c’était quelqu’un qui était toujours là pour les autres. Il était investi au syndicat, au comité social, à la fraternelle. C’était quelqu’un en or."

Un temps pour se retrouver

Face à l’émotion, la Ville a déclaré une journée blanche ce mercredi pour que 400 collègues de la victime puissent prendre "le temps de se retrouver et d'échanger". Car Lilian Dejean était agent à la ville de Grenoble depuis 24 ans. Ce dimanche, il a été tué de deux balles dans le thorax alors qu’il intervenait après avoir assisté à un accident de la route à quelques pas de la mairie.

"Son côté humain, c’est impressionnant. Il était toujours à prendre soin de n’importe qui, des agents, à s’arrêter s’il y avait le moindre incident, à aider. Ce qu’il a fait, c’était pour aider. Il a dans un premier temps été voir la femme qui s’est fait percuter et, dans un deuxième temps, je pense qu’il a voulu aider le jeune de la voiture. C’est Lilian, c’est son côté humain, sa bonté, sa générosité", confie Romain Laurens, agent de maîtrise à la propreté urbaine et ami de Lilian.

Le retour au travail sans Lilian

Devant son bureau, les agents de la propreté urbaine sont encore sous le choc des circonstances de sa disparition. "J’ai travaillé dimanche et je l’ai vu, on a discuté, on a rigolé, comme on fait d’habitude. Et mon chef m’a appelé 10 minutes après pour me dire que Lilian s’était fait tirer dessus, j’étais effondré. Il m’a dit : 'à tout à l’heure, on viendra boire un café au local.' Et le café, je ne l’ai jamais bu", se souvient Virgile, des sanglots dans la voix.

En parallèle, la Ville a mis en place une cellule psychologique tout de suite après le drame. Ce dispositif se poursuit avec des entretiens individuels sur demande des agents, pour les accompagner au mieux dans la reprise du travail. 

"Aujourd’hui, on est tous effondrés, on est écœurés, ça va être compliqué. Lilian, c’était quelqu’un, c’était un monsieur, un ami, un copain de travail, un père, un grand-père. On ne vient pas au travail pour se faire tirer dessus", dénonce Virgile. 

Depuis dimanche, un service minimum de nettoyage a été confié à une entreprise privée. Les agents de la propreté urbaine de la ville devraient reprendre le travail ce jeudi. "Il va désormais falloir faire sans lui, mais je continuerai pour lui", conclut son ami et collègue Romain Laurens. 

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