Conseil municipal sous tension à Grenoble ce lundi 25 septembre. Le premier depuis la condamnation d'Eric Piolle pour favoritisme dans l'affaire de la Fête des tuiles. Des élus d'opposition exigent sa démission.
Ce lundi 25 septembre, le conseil municipal de Grenoble avait des allures de guerre de tranchée. Éric Piolle a fait l’objet d’attaques en règle par l’opposition dès l’ouverture de la séance des questions.
Pour rappel, mercredi 6 septembre, le maire de Grenoble a été reconnu coupable de favoritisme dans l’affaire de la Fête des tuiles par la cour d’appel de Grenoble. Condamné à une amende de 8 000 euros avec sursis, Eric Piolle dirigeait le premier conseil municipal depuis son jugement.
"Allez-vous démissionner ?"
Premier a dégainé lors de ce conseil particulier, Maxence Alloto. L’élu divers gauche tire à boulets rouges sur le maire de Grenoble : "Monsieur le maire, ma question est simple : quand allez-vous appliquer à vous-mêmes les règles que vous appliquez aux autres ? Allez-vous démissionner conformément aux engagements pris dans la charte éthique ?", lance-t-il.
Parmi les autres élus d’opposition à demander sa démission, Alain Carignon : "Éric Piolle a signé la charte d’Anticor, dans laquelle il est indiqué qu’un élu condamné pour favoritisme — ce qui est un délit qui atteint à la probité des personnes — doit démissionner, donc on ne comprend pas qu’il ne respecte pas son engagement", déclare l'élu LR. "C’est une évidence qu’il doit assumer sa signature et assumer son engagement".
Autre attaque en règle, celle d’Émilie Chalas. L'élue Renaissance a demandé des comptes à l'édile quant aux frais de justice engagés : "Ça fait plusieurs fois qu’on l’interpelle sur les frais de justice liés à cette procédure sur la Fête des tuiles et à chaque fois, il reporte en disant que la procédure est en cours et qu’il n’y a pas encore les montants connus", fustige-t-elle.
Cependant, elle ne demande pas sa démission : "Je ne sais pas s’il faut démissionner ou pas […], en revanche, je souligne sa contradiction à lui, qui a mis en cause des membres du gouvernement qui étaient mis en examen, en leur demandant de démissionner, chose qu’il ne s’applique pas à lui-même".
"Ni la probité de l’administration ni la mienne a été mise en cause"
Attaqué de toutes parts, Éric Piolle esquive les tirs et reste droit dans ses bottes. Comme il l’a déjà annoncé depuis sa condamnation, non, il ne démissionnera pas, arguant que sa probité n’est pas remise en cause : "Ni la probité de l’administration ni la mienne a été mise en cause. […] Ce qui est important, c’est qu’elle est ma probité, et le jugement du tribunal est très clair là-dessus".