Une aurore polaire vue depuis l'espace. C'est la première photo transmise par AMICal Sat, le petit satellite conçu à Grenoble. D'autres clichés sont en cours de traitement.
C'est la première d'une longue série. Le nanosatellite AMICal Sat, conçu par le Centre spatial universitaire de Grenoble (CSUG), a livré sa première photo d'une aurore polaire prise depuis l'espace. Un cliché capturé le 22 octobre puis envoyé sur Terre par le lien radio.
AMICal Sat, petit satellite de 10 kilos mesurant la taille d'une brique de lait, a été construit par une cinquantaine d'étudiants du CSUG. C'est le tout premier satellite grenoblois à avoir été mis sur orbite. Il a décollé du centre spatial de Kourou début septembre et vole maintenant à 530 kilomètres au-dessus de nos têtes au rythme de 15 orbites par jour environ.
Sa mission est de photographier les aurores polaires, un phénomène qui provient de la collision entre l'atmosphère et des particules du Soleil, le vent solaire. Sur la photo qu'il vient de transmettre, c'est bien une aurore polaire qui apparaît. Elle a été prise non loin du continent antarctique, au-dessus de l'océan pacifique. Les points noirs sur l'image représentent des données manquantes.
Première ! // 1re image d'aurore polaire envoyée par #AMICalSat... depuis l'#espace ?️?
— Université Grenoble Alpes (@UGrenobleAlpes) November 10, 2020
?Le 1er nanosatellite fait à #Grenoble et conçu par des étudiants vient de livrer sa première photo?
?Bravo à toute l'équipe du @CSUG_Alpes & à ses partenaires !
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D'autres photos en cours de traitement
En arriver à ce résultat a demandé plusieurs jours de travail. "L'aurore est faible, la photo a nécessité pas mal de travail : reconstruction des couleurs de la matrice RGB dispersée puis augmentation du contraste", explique Mathieu Barthelemy, directeur du CSUG dans un communiqué.
Dix-sept photos ont été prises par AMICal Sat entre le 21 et le 22 octobre. Elles sont en cours de traitement pour "une prochaine exploitation scientifique", selon Mathieu Barthelemy. Toutes ces données vont permettre de mieux connaître les aurores polaires.
L'objectif de la mission est de "comprendre l'interaction entre le Soleil et la Terre pour établir des prévisions sur le vent solaire", nous expliquait Mathieu Barthélémy. Le vent solaire peut être à l'origine de perturbations sur nos systèmes technologiques comme les communications radio, les réseaux électriques ou encore les satellites eux-mêmes. Ces recherches permettraient donc de mieux saisir ce phénomène, et de l'anticiper. Elles sont menées en commun par l'Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble (Ipag), l'université de Moscou et l'université Grenoble-Alpes.