La cour d’appel de la Drôme a condamné Amine Ellaboudi à 19 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de Mohamed Mehdi, tué de deux balles en novembre 2017 à Échirolles. Acquitté en première instance, son cousin Sofiane Mesbah a lui été condamné à 20 ans de réclusion pour complicité.
Après cinq jours d’audience, la cour d’appel de la Drôme a rendu son arrêt ce vendredi 18 novembre. Amine Ellaboudi, l’auteur des tirs ayant entraîné la mort de Mohamed Mehdi, a été reconnu coupable de l'assassinat et condamné à 19 ans de réclusion criminelle. Son cousin Sofiane Mesbah a écopé de 20 ans de réclusion pour complicité, alors qu’il avait été acquitté en première instance.
"Pour nous, c’est incompréhensible et profondément injuste, regrette Me Arnaud Levy-Soussan, l’un des avocats de Sofiane Mesbah. Ça fait 4 ans que notre client est dehors, il avait été acquitté en première instance et là, il est accablé. C’est une injustice profonde".
Retour sur les faits
Les faits remontent au 7 novembre 2017. Deux hommes circulant en scooter sur l’avenue Kimberley, à Échirolles, avaient abordé Mohamed Mehdi. Le passager en est descendu, avant de tirer sur la victime avec une arme de poing, puis de prendre immédiatement la fuite à bord du deux-roues. Atteint de deux balles de gros calibre, dont une à l’abdomen, le jeune homme de 19 ans, grièvement blessé, avait succombé à ses blessures au CHU Grenoble-Alpes.
À l'origine de l'attaque, une altercation survenue le matin du crime entre la victime et une habitante du quartier. Le ton serait monté et cette dernière aurait été bousculée par le jeune homme.
Deux suspects ont été rapidement identifiés : le fils de cette habitante, Amine Ellaboudi, et le cousin de celui-ci, Sofiane Mesbah. Le premier est alors accusé des tirs mortels et le second d’être le conducteur casqué du scooter.
En garde à vue, Amine Ellaboudi avait reconnu être l’auteur des coups de feu "sans intention de tuer". Sofiane Mesbah, de son côté, a toujours clamé son innocence.
D'acquitté à condamné
Mais, contrairement à la cour d’assises de l’Isère, la cour d'appel de la Drôme a estimé qu’il était bien le conducteur du scooter.
Au moment des faits, l’Echirollois portait un bracelet électronique suite à une condamnation pour détention, transports de stupéfiants et blanchiment. Les données de l’appareil ont bien attesté qu’il était sorti de chez lui, pendant 14 minutes, lorsque Mohamed Mehdi a été assassiné.
Selon les officiers de la police judiciaire, le jeune homme aurait eu le temps de se rendre en scooter sur les lieux du crime et de revenir à son domicile dans le temps imparti. "La possibilité de commettre une infraction n’est pas la preuve qu’il l’ai commise" conteste Me Levy-Soussan, qui rappelle que le conducteur du scooter était casqué, et n'avait pas été formellement reconnu par des témoins. C’est incohérent qu’il ait commis un tel acte alors qu’il se savait sous bracelet. Mon client a été condamné sans preuves".
La motivation des jurés et magistrats n’est pas encore communiquée, "mais ils ont sans doute estimé que mon client avait un ascendant sur son cousin, car il était plus âgé, analyse Me Levy-Soussan. Il a payé pour la réputation qu’on lui attribue".
Avec son confrère Me Julien Charle, l’avocat annonce qu’il fera un pourvoi en cassation "dès lundi" pour contester la décision de la cour d’appel.