Depuis ce lundi 19 février au matin, Kelly L. comparait devant la cour d'assises de l’Isère. Accusée du meurtre de son compagnon, elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité. La question de la légitime défense sera au coeur de ce procès.
"Elle attend ces quatre jours d’audience avec beaucoup d’impatience et d’appréhension", nous confiait, ce lundi matin, maître Florian Médico l’avocat de Kelly L., 28 ans. La jeune femme comparait devant les assises de l’Isère pour le meurtre de son compagnon Valentin D., âgé de 28 ans lorsqu’il a été tué, poignardé en plein cœur.
Les faits se sont déroulés dans la nuit du 17 au 18 mai 2020, à Sainte-Marie-du-Mont sur le plateau des Petites-Roches, en Chartreuse. Le corps sans vie de Valentin est retrouvé dans une mare de sang. Sa compagne, Kelly se tient près du corps, en culotte et en état de choc. C'est elle qui a appelé les secours.
La légitime défense au cœur du procès
Dès ses premières déclarations, la jeune femme avoue être l’auteure du coup mortel et évoque la légitime défense. Elle explique avoir agi pour se protéger, car elle était victime de violences. "L’enjeu de ce procès est particulièrement lourd", explique l’avocat de la défense, maître Florian Medico, avant d’ajouter : "Il fait suite à quatre ans d’information judiciaire, notre cliente s’est toujours exprimée sur les raisons pour lesquelles ce geste mortel avait été commis. Il y aura un débat qui va s’articuler autour de la légitime défense ou non."
Une légitime défense réfutée par maître Hervi Gerbi, avocat des parties civiles : "Pour ma part, je ne suis pas persuadé que cette scène telle qu’elle l’a décrite ait réellement existé donc ces trois jours vont permettre de dire ce qui s’est passé aux alentours de 1h du matin le 18 mai et de clarifier les choses. Nous ne croyons pas à la légitime défense."
Disputes et violences
En effet, selon la partie civile, c’est au contraire Valentin qui était victime de violences et qui subissait des coups de la part de sa compagne, Kelly. Maître Hervé Gerbi, parle d’une relation toxique : "Je crois qu’il faut passer outre les apparences. Nous avons dans le box une accusée qui est très frêle et d’autre part un grand gaillard que tout le monde appelait nounours, assez jovial et qui aimait la nature. L’enjeu, c’est de passer outre l’apparence de cette différence de taille et de corpulence pour dire qu’on a beau être un grand gaillard, un grand nounours, on peut être victime de violences de la part de son conjoint."
Une relation toxique également évoquée par la défense. "Après, dans le cadre de la relation, je pense que le seul qualificatif que l’on peut envisager, c’est une relation toxique manifestement, tout le monde en convient et surtout une relation toxique qui n’est pas à sens unique."
Le verdict devrait être rendu ce jeudi 22 février. Kelly L. femme encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtre par concubin.