Bus visé par des tirs à Grenoble : le dispositif de sécurité renforcé, "un pansement" selon certains conducteurs

Après l’attaque d’un bus à Echirolles, près de Grenoble, la préfecture de l’Isère a renforcé le dispositif de sécurité dans les transports en commun ce mercredi 24 avril 2024. Une décision qui semble rassurer les usagers mais elle est loin de convaincre les salariés de la M Tag.

"On continue notre travail normalement" confie un conducteur, deux jours après l’attaque d’un bus à Echirolles en Isère, criblé de sept balles alors que le chauffeur du véhicule se trouvait seul à bord.

"Il existe des lignes et des créneaux horaires plus délicats que d’autres" poursuit-il, dans l’attente de solutions face à "une insécurité qui se dégrade".

Le dispositif de sécurité renforcé, "un pansement" ?

Alors qu’une enquête est en cours afin d’identifier les auteurs des tirs, la préfecture de l’Isère a mis en place, ce mercredi 23 avril 2024, un renforcement du dispositif de sécurité par le biais d’une "brigade de transport en commun de la police nationale" déployée "sur les lignes les plus sensibles, dont celle qui a fait l’objet de tirs" le lundi 22 avril peu avant minuit, au niveau de l’arrêt Comboire à Echirolles.

"C’est un pansement" souffle l’un des conducteurs à France 3 Alpes, "est-ce que cela va perdurer ? Je ne le sais pas".

"Je suis assez d’accord" affirme Fernando Martins, secrétaire et délégué syndical FO qui "demande une présence policière régulière et dédiée à l’espace public urbain, tant pour les usagers que pour les salariés de la M Tag".

Depuis bien longtemps, les usagers nous disent qu’ils ne se sentent plus en sécurité à partir d’une certaine heure.

Fernando Martins, secrétaire et délégué syndical FO

"A l’époque, quand on a mis en route le réseau de nuit, il y avait des agents de prévention dans tous les bus" poursuit-il, "ils étaient là pour sécuriser les usagers et les salariés. Tout doucement, ces équipes ont disparu".

Le transport public est un espace public et il appartient à l’Etat de mettre les moyens pour assurer la sécurité des salariés et usagers.

Fernando Martins, secrétaire et délégué syndical FO

"On demande le retour de ces missions de prévention à partir d’une certaine heure le soir, dans les bus et les tramways" ajoute Fernando Martins.

Pourtant, la Brigade de sécurité des transports en commun (BSTC) est sur le terrain depuis le mois de janvier, travaillant en partenariat avec la M Tag. "Elle sera vraiment pérenne avec plus d’effectifs promis pour septembre" explique le responsable de la Brigade de sécurité des transports en commun, "cela permettra d’avoir une présence policière beaucoup plus accrue dans les tramways, bus et trains entre Gières, Grenoble et Echirolles".

Des passagers rassurés

"Je suis pour une police des transports à 100% et qu’elle soit très ferme" assure un usager grenoblois qui affirme avoir souvent pris les transports auparavant. "Je vous assure qu’il faut être très patient" poursuit-il, "entre les crachats, le manque de politesse et les insultes parce que le bus ne va pas assez vite ou que les portes ne s’ouvrent pas assez rapidement".

J’ai déjà vu des gens ouvrir les portes eux-mêmes au feu rouge parce qu’ils n’avaient pas envie d’aller jusqu’à l’arrêt prochain qui était à 50 mètres.

Un usager grenoblois

"Les usagers sont plutôt contents de nous voir. Notre présence facilite vraiment les choses", confirme le responsable de la Brigade de sécurité des transports en commun.

"Toutes les zones n’ont pas la même délinquance mais je pense qu’il faut montrer la police dans tous les quartiers que ce soit dans le centre-ville, à Echirolles, à Saint-Martin-d’Hères ou encore Gières. Notre présence doit être constante et partout", notamment "près des points de deal qui se situent à proximité des arrêts de tramways".

Des réservistes, formés par la police, ainsi que des équipes de la compagnie d'intervention viennent également renforcer les effectifs présents sur le terrain, passant ainsi de 6 à 15 policiers. Le préfet de l’Isère a également affirmé que le déploiement de vidéoprotection serait également "mis à l’ordre du jour des prochaines instances".

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