Ce jeudi 15 décembre, les soignants du CHU Grenoble Alpes se sont rassemblés à l’occasion d’un conseil de surveillance dans l’établissement. Depuis plus de 3 mois, les mouvements de grève et le personnel dénoncent un manque de moyens dans les services.
Ce jeudi 15 décembre, les soignants du CHU Grenoble Alpes ont rencontré leur direction et l’Agence Régionale de Santé (ARS) et Eric Piolle, le maire de la ville, à l’occasion d’un conseil de surveillance. L'occasion pour les soignants de faire entendre leur voix. Selon eux, les journées "cauchemardesques" s’enchaînent avec des centaines de patients à accueillir face à un manque de lits criant. Selon les syndicats, 230 lits sont fermés à Michallon, faute de personnels et de moyens.
"Nous sommes les pires urgences de France" souffle Marion, infirmière aux Urgences du CHU Grenoble Alpes depuis 7 ans. "Le problème est national mais nous, à Grenoble, nous avons entre 80 et 90 patients présents dans notre établissement alors que notre capacité maximale est de 55 personnes".
C’est irréel et apocalyptique. (…) Tous les jours, des personnes sont mises en danger.
Marion, infirmière aux Urgences du CHU Grenoble Alpes
Selon Marion, "des gens meurent" aux urgences. "Il y a des gens qui restent sur des brancards, dans les couloirs, pendant plus de 14 jours". Selon elle, il s’agit souvent de personnes qui attendent une place d’hospitalisation en psychiatrie.
"Les difficultés sont dans tous les services" déplore Caroline Pellissier, déléguée du syndicat ADEFI et secrétaire au CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) qui ajoute : "On veut redonner du souffle à l’hôpital en ouvrant des lits, en embauchant et surtout en gardant du personnel et pour cela il va falloir améliorer nos conditions de travail".
Anne Enot, pédopsychiatre au Centre Hospitalier Alpes Isère, dit manifester souvent. Selon elle, son métier est "en voie de disparition" et constate "trop peu de lits en pédopsychiatrie".
On n’a pas de moyens pour soigner les enfants.
Anne Enot, pédopsychiatre au Centre Hospitalier Alpes Isère
"Nous avons une épidémie de jeunes qui sont suicidaires, des collégiens et des lycéens qui se scarifient, qui veulent mourir et qui ont des idées noires" explique Anne Enot qui confie : "Quand on les envoie aux urgences, ils attendent des heures dans les couloirs et nous sont ensuite renvoyés".
Les soignants ont lancé une pétition pour alerter la population et les pouvoirs publics sur la situation de l’hôpital et comptent désormais interpeller certains députés.